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La musique instrumentale :

 

                Le style classique est un style essentiellement instrumental, et cela même si la musique religieuse est toujours représentée et l’opéra continue d’avoir un succès qui ne dépérit pas. Avec lui, de nombreux genres instrumentaux vont voir le jour (la sonate, le quatuor à cordes ou la symphonie) dans lesquels les compositeurs vont rechercher l’expression de la ligne mélodique au détriment de l’accompagnement qui n’assume alors qu’un rôle secondaire. La basse continue disparaît petit à petit à partir de 1770 environ.

 

La musique pour clavier :

                En France, on ne remarque aucune évolution dans la musique pour clavier à la seconde moitié du XVIII° siècle. L’intellect parisien s’intéresse particulièrement au théâtre, mais la musique instrumentale est encouragée par une vie musicale très active (concerts privés et publics, marché de l’édition). Cependant, le clavecin est toujours de rigueur, et même si les pièces à titres de Couperin et Rameau se font encore entendre, l’instrument en tant que tel n’a plus rien de la sonorité d’antan. On le traite avec de grands traits rapides, des ornements multiples, des arpèges et accords qui annoncent le pianoforte.

 

                                     clavecin double français, XVIII° siècle

 

Johann ou Jean Schobert ( ?1740-1767) opère une synthèse originale entre la tradition vénitienne (Alberti, Galuppi) et les modèles allemands et autrichiens de Vienne et Mannheim, en introduisant dans sa musique des tonalités mineures qui accentuent les instants de gravité et de mélancolie. Mozart, enfant prodige subira son influence lors de son voyage en France en 1763 et 1766. C’est ainsi que plus tard, la sonate française sera défendue par Méhul et Boieldieu.

 

          Tout comme la France, l’Italie de cette période entretient encore toute une lignée de clavecinistes, qui publient essentiellement des sonates, dont la forme est variée et libre et moins assujetti à un schéma préétabli. Certains écrivent encore dans l’ancien style de la sonate da chiesa dans un premier temps, puis participent au développement de la sonate, soit par l’accentuation du contenu dramatique soit par la présence d’un bithématisme, comme Platti (1700-1763) avec ses Six Sonates pour le clavecin sur le goût italien (1742). Ses contemporains Baldassare Galuppi (1706-1785) et successeurs Domenico Cimarosa (1749-1801) laissent quelques sonates d’une incroyable simplicité formelle avec des œuvres en un ou deux mouvements.

 

          Jusqu’à la fin des années 1830, C.P.E. Bach est le Bach le plus connu, et ce jusqu’à la « redécouverte » du Père au romantisme. C’est un claveciniste de renom, le premier peut-être à laisser un corpus destiné aux instruments à clavier aussi conséquent (environ 300 œuvres). La plupart de ses sonates sont en trois mouvements, et comme il ne se satisfait pas de l’équilibre structurel de la sonate, il se complaît davantage dans la fantaisie où il applique une sorte de récitatif au clavier.

Mais C.P.E. Bach est avant tout le représentant du style sensible allemand, l’Empfindsamkeit, qui privilégie l’expression directe du sentiment personnel, en réaction au rationalisme de l’Aufklärung (des Lumières). Ce style sensible, parallèle au Sturm und Drang littéraire se caractérise principalement par des traits mélodiques et harmoniques (alternance majeur-mineur et modulation dans des tonalités éloignées).

          A Vienne se développe un style particulier : la musique pour clavier légère et brillante, qui adopte la suite et le divertimento, comme les œuvres de Wagenseil (1717-1757) ou les premières sonates de Joseph Haydn qui appartiennent à de la musique de divertissement pour clavier.

Johann Christian Bach (1735-1782) devait aussi influencer fortement la musique pour piano. Comme Haendel, l’Angleterre fut sa terre de prédilection. Sous l’influence italienne de Sammartini, il développe un style mélodique et gracieux, dont les syncopes et anacrouses donnent à ses œuvres une certaine légèreté à la mélodie. Son influence sur le jeune Mozart en 1764 est aujourd’hui reconnue de tous.

Mozart est l’un des meilleurs pianistes de son temps et très doué dans l’art de l’improvisation. Grâce aux nombreux voyages effectués en Europe, il réussit à s’approprier tous les styles pour clavier de son époque. Ses œuvres portant d’ailleurs autant la marque italienne, que la marque de Mannheim (Sonate K.309-311) ou de l’Empfindsamkeit de C.P.E. Bach (Fantaisies K.397 par exemple).

Quant à Beethoven (1770-1827), sa particularité est qu’il se situe sur deux époques, la classique et la romantique. Réputé pour son talent de pianiste, improvisateur pour le piano, il prit toutes les influences pianistiques viennoises de Haydn et Mozart pour les faire exploser dans la forme : même si l’unité classique régit sa pensée, il s’autorise de grandes libertés sur le plan de la sonate, mais pour arriver à faire ressortir le caractère parlant de la musique, un peu à la manière de C.P.E. Bach et son récitatif instrumental.

 

                               

            Pianoforte ou hammerklavier par Franz Xaver Christoph (1785)

 

La musique de chambre :

                La distinction entre musique d’orchestre et musique de chambre s’établit clairement pendant cette période. Toutefois, tenter de subdiviser l’ensemble de cette production en catégories bien précises s’avère être une tâche complexe. La musique de solistes et la musique de concert s’épanouit pleinement et s’adresse alors aussi bien aux professionnels qu’aux amateurs.

Les sonates pour clavecin de l’époque baroque se transforment en sonates pour piano et bientôt se doublent d’un instrument concertant – le violon dans la plupart des cas – les trios et quatuors évoluent lentement vers la symphonie pour cordes, et à l’ancienne sonate baroque est ajouté un alto (qui remplace le clavecin) donnant ainsi naissance à des trios et quatuors pour cordes et des duos, trios et quatuors avec piano.

Le quatuor à cordes sera le genre préféré des compositeurs classiques, considérant ce dernier comme le lieu par excellence de la « musique pure », et se livrent à travers lui, à toutes sortes d’expériences.

 

          Référencer et répertorier tous les artistes et compositeurs ayant écrit de la musique de chambre est une tâche difficile, tellement il existe d’œuvres. Mozart et Haydn laissent évidemment des pièces incontournables dans ce domaine, mais également des compositeurs plus discrets et d’une grande notoriété à leur époque : A. Rosetti, Danzi, Krommer, Kulhau, Schmitt, Vanhall, Reicha ou Boccherini (dont la particularité est d’avoir excellé dans le quintette à cordes ; il en composa plus d’une centaine.)

 

La musique symphonique :

La symphonie :

          Au cours du XVIII° siècle, la sinfonia s’élargit et donne naissance au milieu du siècle à la symphonie classique, plus riche et plus dense. Elle apparaît simultanément en Italie (Vivaldi, Sammartini), en Allemagne du Nord (C.P.E. Bach, Benda), en Allemagne du Sud (Richter, Stamitz et l’école de Mannheim), en France (Gossec, Leduc) et en Angleterre (J.Chr. Bach).

Le prince-électeur palatin Karl-Theodor acquiert une grande renommée en Europe grâce à son orchestre et est notamment invité à Paris qui privilégie les concerts publics et privés (le Concert Spirituel, le Concert des Amateurs). Cet orchestre possède des caractéristiques particulières qui contribuent à l’évolution de la symphonie : abandon de la basse continue au profit de la mélodie, une carrure précise avec des phrases de deux, quatre ou huit mesures, des contrastes dans les deux thèmes, une alternance forte-piano, une grande importance accordée aux instruments à vent, ajout d’un troisième mouvement, le menuet ; la symphonie semble vouloir imiter la sonate.

Vers 1770, la symphonie devient le genre instrumental par excellence dans lequel les compositeurs y déposent les idées les plus fortes. Ainsi, J.C. Bach, C.P.E. Bach et ses quatre symphonies hambourgeoises (1776) dans la veine du Sturm und Drang, Wagenseil et Dittersdorff à Vienne ou Boccherini qui se fait remarquer à la cour de Madrid avec ses Six symphonies (1782). Sans oublier évidemment les 104 symphonies de Haydn et les 41 laissées par Mozart ; œuvres dans lesquelles on retrouve, selon leur chronologie compositionnelle, les évolutions diverses que subit la musique pour orchestre.

 

Le concerto :

          Tout comme la symphonie, le concerto voit ses proportions s’étendre, avec un orchestre de plus en plus important et une partie soliste de plus en plus virtuose. Il reprend également le principe de la forme-sonate et s’identifie davantage à une métaphore d’opéra car les expositions d’orchestre permettent alors de théâtraliser l’entrée du soliste. Le soliste est généralement un piano ou un violon : Dittersdorff, Haydn, Mozart écrivent pour le violon et C.P.E. Bach, les trois viennois, Schobert, Kozeluch, Vanhal ou Wagenseil pour le clavier.

Cependant, ces compositeurs ont également pensé à écrire des concertos pour les autres instruments de l’orchestre :

-          violoncelle : Boccherini, Haydn

-          alto : Rolla (1757-1841)

-          contrebasse : Sperger (1750-1812)

-          flûte : Quantz, J.C. Bach, Danzi, Mozart, Hasse

-          hautbois : Eichner (1740-1777)

-          clarinette : Stamitz, Mozart

-          basson : Eichner, Stamitz, Mozart

-          trompette : Haydn

 

Le concerto pour plusieurs instruments ou symphonie concertante :

          Le concerto pour plusieurs instruments est très connu à l’époque classique mais sous diverses appellations, dont la plus courante est la symphonie concertante. Elle représente la synthèse de la symphonie et du concerto grosso baroque, avec le style et la structure de la symphonie mais avec deux ou trois solistes. Elle fut très célèbre en France, vers 1770 (Cambini) puis se répandit en Allemagne et en Autriche (Haydn et l’Hob.I : 105). Mozart fut très influencé par les œuvres de Devienne, St-Georges ou Viotti pour écrire ses propres symphonies concertantes.

 

                                                                                                                                                                               

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