Le
début du XX° siècle dans les autres nations :
La Russie et la musique soviétique :
Afin d’évoquer la musique soviétique, il
faut déjà recenser les grandes étapes historiques de la Russie. La révolution
d’octobre 1917 met fin au vieil empire russe et conduit à la constitution de
l’URSS, engendrant un bouleversement brutal dans la vie culturel.
En musique, les changements vont s’opérés
progressivement étant donné que les grands compositeurs russes ont fui leur
pays : Rachmaninov, Prokofiev, Stravinsky… Des interdits d’édition et de
diffusion se multiplient contre ces musiciens qui ne correspondent pas au
profil du parti.
A la mort de Lénine en 1924, Staline décide
de frapper fort et décide d’utiliser la musique comme arme politique.
Désormais, l’art doit être conventionnel et doit s’immerger dans les traditions
populaires pour s’y ressourcer. Les pressions s’accentuent et très vite se crée
l’Union des compositeurs soviétiques qui seule juge les compositions
« acceptables ». Chostakovitch devint le plus pur et fidèle
interprète de la musique officielle soviétique.
L’ethnomusicologie bartokienne :
Au début du XX° siècle, une nouvelle
discipline apparaît : l’ethnomusicologie. Rendue possible grâce à de
nouveaux critères d’observation et du perfectionnement des moyens
d’enregistrements phonographiques, cette discipline se développa surtout en
Hongrie aux côtés de Belà Bartok et de Zoltan Kodaly. Tous deux ont parcouru
les campagnes, enregistrant les chansons populaires allant au gré des villages.
De cette mine d’or en ressortent ces centaines de mélodies, la plupart issues
du milieu paysan, que Bartok et Kodaly publièrent en plusieurs cahiers puis
utilisèrent comme source dans leurs compositions, ces dernières devenant ainsi
la syntaxe d’un langage nouveau.
Bartok enregistrant sur phonographe des chants folkloriques à Darazs en 1909
L’Italie :
Le renouveau musical italien se situe
surtout dans l’intérêt nouveau pour la musique de chambre. Mais la nouvelle
génération de compositeurs, influencée par le vérisme s’intéressa davantage à
reprendre les anciennes formes. L’une des premières manifestations de
changement se trouve dans le courant futuriste, représenté en musique par
Pratella et Luigi Russolo, pionnier de « l’art des bruits ».
Afin d’ébranler plus sérieusement les fondations, trois compositeurs se
distinguent : Casella, Malipiero et Dallapiccola. Ce dernier surtout
comprit l’importance du dodécaphonisme.
Russolo at the Russolophone (1930)
Les Etats-Unis :
Après la Première Guerre Mondiale, les
relations entre les Etats-Unis et l’Europe s’intensifièrent, provoquant un vif
et rapide abandon des conventions artistiques de la Nouvelle-Angleterre repris
par le premier groupe de musiciens autochtones qui s’étaient enlisés dans un
post-romantisme tardif (MacDowell, Parker). En revanche, la génération née à
partir de 1890 adoptèrent rapidement les innovations européennes et n’eurent
aucun scrupule à remanier et transformer les styles tout en les adaptant au
plan culturel américain.
Parmi les compositeurs les plus
significatifs : Thompson, Copland, Ives , Varèse ou Gerschwin. Chacun à sa
manière adopta son propre style : émancipation du bruit (Varèse), valeurs
traditionnelles (Bernstein), néoclassicisme, atonalisme, emploi du jazz…