Enrique Granados
(1867 – 1916)
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Enrique Granados est l’un des
trois grands musiciens espagnols de la fin du XIX° siècle, aux côtés d’Isaac
Albéniz et Manuel de Falla. A la différence de ses deux contemporains, il ne
fut pas un représentant de l’hispanisme, mais allia sa culture romantique
(influences de Chopin, Schumann, Grieg ou Liszt) à celle de l’Espagne galante
du XVIII° siècle et d’un folklore authentique.
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Enrique Granados est né à Lerida,
en Catalogne le 27 juillet 1867. Après des études à Barcelone avec Pujol
(piano) et Pedrell (composition), il partit pour Paris suivre l’enseignement de
Bériot. Son séjour à Paris est l’occasion de cotoyer les grands compositeurs
français de l’époque : Gabriel Fauré, Claude Debussy, Vincent d’Indy, Paul
Dukas, Maurice Ravel ou encore Camille Saint-Saëns.
Granados est tout d’abord un
brillant pianiste : après avoir inauguré sa carrière à Barcelone et en
Europe, il se dirigea vers les Etats-Unis.
Enrique Granados, par David Santsalvador, 1936
En tant que compositeur, il
produit de nombreuses œuvres pour son instrument, surtout marquées au début par
l’influence de Schumann. On retiendra les Danses
espagnoles (1892-1900), les Goyescas
(1911) dans lesquelles il introduit des formules typiquement espagnoles. Ces
mêmes caractéristiques seront présentes dans les cycles de mélodies les Tonadillas (1914) et les Canciones amatorias.
Granados écrira également pour
l’opéra, avec Maria del Carmen
(1898), qui fut un vrai triomphe à Madrid. De ses Goyescas pour piano, il tirera un opéra éponyme. Destiné en premier
abord à Paris, la création fut retardée à cause de la guerre et eut lieu à New
York en janvier 1916.
Il écrivait alors : « J’ai la tête pleine de cheveux blancs et je
commence à peine mon œuvre, mais je travaille avec enthousiasme. Toute ma joie
actuelle, je la ressens plus pour ce qui doit venir que pour ce que j’ai fait
jusqu’ici ».
Enrique Granados, par Ramon Casas
Il s’embarque alors à bord du
Sussex pour rentrer en Europe. Le 24 mars 1916, en pleine Première Guerre
mondiale, le Sussex est torpillé par un sous-marin allemand. Granados réussit à
être recueilli sur un radeau, mais voyant sa femme se débattre dans les flots,
il se jeta à la mer et la rejoint, pour tous deux disparaitre.