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                                               L’avant-garde musicale parisienne :

 

             Paris en 1900

 

Suite au scandale et aux bouleversements musicaux suscités par le Pelléas et Mélisande de Debussy, Paris devient la capitale la plus vivante en matière de diversité musicale, un point de rencontre pour les artistes européens, inclinant vers le cosmopolitisme.

Si Paris acquiert cette dimension internationale, c’est d’abord en alimentant un esprit raffiné, une élégance ironique. L’ironie est précisément ce qu’illustrent le mieux les compositeurs « modernes », tels Ravel et surtout Satie qui dévie cette figure rhétorique vers une provocation ouverte, opposant aux nobles idéaux musicaux sa Musique d’ameublement et son goût inné pour le non-sens ; le titre de ces pièces pour piano suffisent : Sonatine bureaucratique, Véritables préludes flasques (pour un chien), La belle excentrique, Embryons desséchés…

A ses côtés, nous retrouvons Jean Cocteau et le « Groupe des Six » (1920), unis autour de jeunes compositeurs (Milhaud, Honegger, Tailleferre, Poulenc, Durey, Auric) fédérés dans un esprit moderne, non-académique et dérisoire. Le groupe se dissout en 1925 où chacun de ses membres suivit sa propre orientation musicale.

 

          Le Groupe des Six (Cocteau au piano)

 

Parmi les diverses influences externes significatives, le jazz et le music-hall américain qui firent leur apparition après la Première Guerre Mondiale grâce au développement de l’industrie discographique et qui accentuèrent le processus de désacralisation de la musique tonale.

Les échanges avec l’Espagne se révèlèrent elles aussi très influentes et réciproques. Manuel de Falla en offre un exemple profond lorsqu’il résida quelques années, assimilant la rigueur formelle, la richesse rythmique et les associant à ses dons de coloristes et une musique extratonale emplie de folklore hispanique.

Mais le plus bel exemple en matière d’échange culturel se trouve avec les Ballets Russes. Fondés en 1909 par Diaghilev à Saint-Pétersbourg, les Ballets Russes arrivent à Paris en 1911. Diaghilev était un passionné de musique française, ayant fait connaître les œuvres de Debussy, Ravel et Dukas et organiser les premières expositions des impressionnistes en Russie. A la suite de la Révolution Russe, ils se fixèrent définitivement en France. Diaghilev put alors faire connaître à Paris des compositeurs comme Moussorgsky, Prokofiev et Stravinsky. Le scandale suscité par la première du Sacre du Printemps (1913) de Stravinsky marqua à jamais les annales de l’histoire de la musique avec la violence des couleurs et les rythmes sauvages.

       Diaghilev par Picasso  

  Page de Comoedia illustrée (1913), les danseurs du Sacre du printemps    

 

Néanmoins, cela ouvrit la voie au néoclassicisme, un mouvement caractérisé par la distorsion d’un modèle et faisant ainsi référence aux formes et à l’écriture du XVIII° siècle. Rameau, Couperin, Bach, Haendel, Vivaldi, Haydn ou Mozart servent de modèles à Ravel, Debussy, Stravinsky ou Hindemith, et ceux-ci les agrémentent alors de tonalités franches, parfois justaposées, propres à leur expression individuelle.

Autant de courants artistiques, autant d’échanges qui transcendent les artistes et les disciplines tout en prenant compte des sensibilités individuelles de l’artiste.

 

                                                                                                                                                                                       

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