Vendredi 31 juillet, 21h
Eglise Eglise de Miellin
BACH / MOZART
Trio à cordes
Ensemble 415 / Chiara Banchini / ensemble associé
Chiara Banchini, violon
nn, violon
Gaetano Nasillo, violoncelle
Lumières : Benoît Colardelle
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la grande majorité des compositeurs ont transcrit des œuvres d’autres musiciens. Personne ne trouvait alors à redire à cette pratique, même si l’on oubliait fréquemment de spécifier
qu’il s’agissait d’une transcription ; un auteur était encore loin de concevoir qu’il pouvait prétendre à des droits… Les motifs des transcriptions peuvent être de natures assez diverses, et, avant la fin du XIXe siècle, principalement pratiques : étude, publication musicale, caractéristiques instrumentales des ensembles, réductions, habitudes interprétatives, etc. En ce qui concerne la période présentée dans ce programme, le cas
est néanmoins assez particulier : la période classique peut en effet être considérée comme la période la moins nostalgique de l’Histoire, puisqu’elle renie en bloc l’esthétique et l’esprit baroque, canalisant en de rigides formes le désordre qui avait caractérisé la première partie du siècle.
A ce titre, les transcriptions que Mozart fait de Bach, musicien alors totalement oublié, sont tout à fait exceptionnelles ; elles témoignent de la surprise et de la fascination
que le musicien autrichien ressent en découvrant la qualité et la force expressive du contrepoint du fantôme de Leipzig. En adaptant des fugues pour clavier au trio pour cordes, ces transcriptions (réalisées à Vienne en 1782) portent les voix dans une nouvelle dimension spatiale, une ouverture qui illustre parfaitement l’hommage conscient que Mozart rend au passé, à l’art musical au dessus des modes et du temps ; la fugue
du Trio en ré mineur correspond à celle en mi bémol mineur BWV 853 (issue du Clavier bien tempéré), et les deux mouvements du Trio en mi bémol majeur à la Sonate pour orgue en trio
BWV 520.