La Renaissance : la musique instrumentale
Les genres :
La musique instrumentale a toujours existé. Victimes de discrédit de l’Eglise, les instruments s’émancipent à l’aube du XVI° siècle. La musique, vocale et a capella, s’entoure d’instruments afin que les divers timbres établissent une fonction précise dans l’organisation du volume
sonore.
Cette musique était improvisée mais très vite elle devient autonome, d’abord par le biais de la transcription d’œuvres vocales pour des instruments polyphoniques tels que le luth, l’orgue ou le clavecin. Ces œuvres étaient transcrites en tablature, et développèrent très vite de nouvelles
formes, purement instrumentales : le ricercare - ou fantaisie, tiento- (contrapuntique, en imitation et divisé en sections indépendantes), la canzone, les danses (bransles, saltarello, pavane, gaillarde), les préludes et toccatas (prétextes à de brillantes improvisations, d’accords arpégés), les variations (souvent décoratives), les pièces à titre…
Les diverses écoles :
L’Allemagne brille particulièrement dans la facture et la littérature pour orgue ; Paumann (Fundamentum organisandi, 1452), Schlink (Miroirs des organiers et des organistes, 1511), Buchner (compose la première messe pour orgue, vers 1520) posent les bases
fondamentales d’une école de clavier prestigieuse. Elle fut cependant freinée par le protestantisme naissant.
La France, elle, possède un répertoire instrumental parcellé ; cela étant sans doute dû aux guerres de religion et à l’aptitude française devant l’improvisation. Il reste en notre possession des tablatures publiées par Attaingnant en 1531 (messes, transcriptions de motets,
danses et préludes).
tablature publiée par Attaignant
En Italie, le luth, l’orgue se voient confiés de nombreuses pièces, les plus célèbres étant celle de A. et G. Gabrieli.
L’Espagne développe également des pièces instrumentales, telles que le tiento ou les différencias (cycle de variations) à travers Cabezón (1510-1566).
Cabezon, tablature
L’Angleterre quant à elle préfère la musique pour virginal avec un répertoire riche et varié, à travers des transcriptions en tablatures, des préludes, des fantaisies, des danses, des variations. Les principaux compositeurs sont Byrd, Gibbons, Thomas Morley.
