La Renaissance : émergence d’une vocation théâtrale :

 

En étudiant l’évolution du madrigal au XVI° siècle, l’on s’aperçoit que l’expression commence à prendre un sens en Italie, et ce dès le milieu du siècle avec la remise à l’honneur des anciennes traditions. Rore ou Lassus ravivent le mode chromatique grec alors que la France revalorise la musique mesurée à l’antique.

Le théâtre antique fait l’objet d’une redécouverte, notamment la tragédie grecque (Sophocle, Euripide…) et la mythologie ; lors des représentations, des interpolations musicales sont même composées par des contemporains (A. Gabrieli), qui seront fixées et réglées pour ces spectacles à l’antique.

A Florence, se crée la Camerata florentine, un cercle académique qui permet à la joute intellectuelle de l’époque de se rencontrer chez le comte Bardi et Corsi. Ils s’efforcent tous de retrouver la musique antique, en particulier la monodie grecque ; les compositeurs à rechercher ces effets sont Galilei, Caccini, Cavalieri, Péri…

 

                         Péri / Caccini, Eurydice (prologue)

 

Naît alors l’idée de regrouper tous les arts : c’est la naissance de la comédie madrigalesque, la Pastorale – pour arriver à la notion d’opéra – la favola ou dramma per musica sont essentiellement fondés sur le parlar cantando, et les œuvres de Péri et Caccini (Eurydice, la Dafne) sont précurseurs du genre nouveau qui révolutionnera la musique.

La France, de son côté, affirme son goût prononcé pour la danse, et forme le ballet de cour, un spectacle total chargé de rhétorique.