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Webern : Passacaglia pour orchestre op.1 (1908)

 

          Trente et un numéros d’opus constituent le catalogue complet établi par Webern lui-même. La Passacaglia pour orchestre est la dernière œuvre des années d’apprentissage avec Schoenberg et la première pièce admise à son catalogue.

Elle témoigne d’un post-romantisme influencé de Brahms étroitement lié à l’esthétique expressionniste schoenbergienne ; la passacaglia se situe donc dans la période dite de la « tonalité élargie » de Webern. Tonalité élargie par l’importance du silence ou l’articulation des variations.

Car chez Webern, le choix d’une forme ancienne telle que la passacaille n’est pas dû au hasard : elle traduit une constante qui deviendra également celle de l’Ecole de Vienne : le renouvellement incessant et la non-répétition. Webern sera celui des trois viennois chez qui ce principe sera le plus vigoureux.

Cette partition, créé en 1908 à Vienne sous la direction de Webern lui-même est également l’une des plus longues que Webern ai écrit.

 

         Le thème de cette passacaille, en ré mineur, est énoncé aux cordes, en sourdines et en pizzicato. Son matériau va à l’essentiel : son économie s’approche d’ailleurs du dodécaphonisme, avec un total de huit notes dont aucune n’est répétée sinon la tonique initiale et conclusive.

La première variation est une harmonisation du thème, à laquelle vont suivre vingt-deux variations, de huit mesures chacune. La coda, la variation n°24, sera largement plus développée que les précédentes.

 

Au sein de cette architecture très précise se glisse les éléments du langage musical qui deviendra la marque de fabrique de Webern : utilisation assez fréquente du silence (caractéristique du thème), une écriture contrapuntique qui, au fil du temps, va se dévêtir pour le dépouillement le plus extrême et une transparence dans l’orchestration. Seules traces de Brahms : un discours lyrique et chaleureux que Webern ne pouvait encire sacrifié à sa jeune esthétique.

Mais plus encore, cette œuvre écrite il y a maintenant un siècle annonce le changement du climat musical sur lequel Webern aura une grande influence, notamment sur les compositeurs de l’après-guerre.

 

           Webern s’est tenu à une seule devise esthétique durant toute sa vie : peu (en quantité) mais beaucoup (en qualité). Pour résumer Webern, citons Pierre Boulez : « Webern réagit violemment contre tout rhétorique d’héritage en vue de réhabiliter le pouvoir du son. »

 

                                                                                                                                                                                                        

 

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