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Olivier Messiaen (1908 - 1992)

 

Parmi les compositeurs les plus importants du XX° siècle et de l’après-guerre, Olivier Messiaen est l’un de ceux qu’il reste encore à découvrir. Plus de quinze ans après sa disparition et en sus de tous les témoignages, interviews, biographies, essais écrits sur lui, Messiaen reste au sujet de sa musique un véritable secret, et cela même s’il nous a laissé des ouvrages sur l’essence de son œuvre.

Pionnier, novateur, imaginatif, méprisé et idolâtré, Messiaen est l’homme d’un siècle ; il a formé les plus grands (Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Pierre Henry, Iannis Xenakis) et a pratiquement tout fait. Pourtant, voilà comme il se décrit lui-même : « J’ai essayé d’être un musicien chrétien et de chanter ma foi, sans y arriver jamais ».

 

Genèse d’un mythe

Olivier Messiaen est né le 10 décembre 1908 d’un père professeur d’anglais, traducteur de Shakespeare et d’une mère poétesse, Cécile Sauvage. Rien de plus facile pour un enfant que de s’épanouir dans ce milieu ouvert aux arts et aux lettres. En fonction des diverses nominations de son père, toute la famille passe de ville en ville. Ils s’installent en 1914 à Grenoble chez un frère de Cécile Sauvage mais très vite celle-ci va se retrouver seule pour élever le jeune Messiaen en raison de la mobilisation générale.

Il étudie beaucoup : le français, les mathématiques et le pano. Son premier professeur sera Melle Chardon. Il découvre le théâtre, les décors et les partitions, fasciné par Gluck (Orphée, Alceste), Mozart (Don Giovanni) et Berlioz (la Damnation de Faust) et aussi Wagner (la Tétralogie).

Son père revenu de la guerre, la famille Messiaen s’installe à Nantes, histoire de se rapprocher de la capitale afin de faciliter les études du jeune Olivier. A l’âge de huit ans, le prodige musical compose : son premier numéro d’opus, la Dame de Shalott, est un bref morceau employant un langage entre Fauré et Satie. Bientôt c’est la révélation : pour son dixième anniversaire, l’un de ses professeurs, Jehan de Gibon (à l’harmonie) lui fait cadeau de la partition d’orchestre de Pelléas et Mélisande de Debussy.

Autre chance pour Olivier Messiaen, son père est affecté au lycée Charlemagne à Paris. On l’inscrit alors au Conservatoire de Paris, rue de Madrid, dans lequel il va étudier pendant onze années consécutives. Il aura des pédagogues exceptionnels : Noël et Jean Gallon (harmonie), Maurice Emmanuel (acquis à la musique modale, lui enseigne la métrique grecque et les modes anciens), Paul Dukas (lui conseille l’écoute des oiseaux et des grands maîtres) et Marcel Dupré (improvisation à l’orgue).

De cet enseignement, il va récolter les premiers prix de contrepoint et de fugue (1926), d’accompagnement) au piano (1927), d’orgue, d’improvisation et d’histoire de la musique (1928) et de composition (1930). Il lui sera même décerné le diplôme d’études musicales supérieures pour l’ensemble de ses travaux.

Durant ces années d’apprentissage, Messiaen va s’essayer de composer à l’orgue : Esquisse modale, Variations écossaises, l’Hôte aimable des âmes, le Banquet céleste. Pourtant, il y a une petite ombre au tableau d’honneur : son échec au prix de Rome dès les éliminatoires ; l’année suivante, il se fera recalé à l’épreuve finale avec sa cantate La Mer.

 

Vers une reconnaissance officielle :

Messiaen est à peine âgé de 22 ans, et pourtant il enchaîne les bonnes nouvelles. Il vient d’être nommé titulaire des grandes orgues de la Trinité à Paris. Ce sera pour lui une bonne école : il va expérimenter et user de plein d’artifices et avance plus vite dans la composition. La messe de midi, durant laquelle il essaye ses nouvelles recherches, verra dès lors affluer une foule de fidèles, qui viendra du monde entier.

Tout ce qu’il manque au jeune compositeur organiste, c’est la reconnaissance du public. Cela non plus ne va pas tarder puisque le 19 février 1931, le chef d’orchestre Walter Straram crée les Offrandes oubliées au Théâtre des Champs-Elysées. Dès cette pièce, Messiaen affirme sa liberté envers ces maîtres et bouleverse les idées préconçues, ce qui lui vaut un succès immédiat.

Très vite, il va accroître ses connaissances sur la métrique grecque, la rythmique de l’Inde ancienne, la philosophie, s’intéresse aux musiques extra-européennes, épure les formes classiques de la musique. Musicalement que donne ce langage nouveau : des contrastes d’accords, des modes à transpositions limitées, un rythme issu de la métrique grecque, des quintes dures, des tons mélangés, des accords non-résolus, des thèmes modaux et monodiques inspirés du plain-chant, le tout inséré dans une écriture compacte et massive.

C’est ce langage en pleine évolution qui retient l’attention du Tombeau resplendissant (1931), de l’Apparition de l’Eglise éternelle, d’Hymne (1932) et de l’Ascension (1933), toutes des pièces pour orgue et orchestre.

Messiaen s’exprime lui-même sur ses nouvelles démarches musicales : « un musicien a sa façon personnelle de s’exprimer dont il ne peut se dépouiller absolument quel que soit le sujet traité, de même qu’un Français parle toujours français et un Chinois toujours chinois, Olivier Messiaen reste Olivier Messiaen ».

Dans les formations musicales qu’il choisit de composer, il se diversifie également : en 1932 il écrit Thème et Variations pour violon et piano, et l’année suivante une Messe pour huit sopranos et quatre violons, restée inédite.

En 1935, on lui fait une demande peu courante : Hettisch, voulant redonner ses lettres de noblesse à la vocalise, appelle toutes les bonnes âmes à écrire de petites mélodies. A Messiaen va se joindre Fauré, Ravel, Malipiero, Schmitt, Poulenc, Milhaud ou Honegger.

Cette même année, il entame son premier grand cycle d’orgue influencé, d’après ses dires, des vitraux des cathédrales du Moyen-Age, la Nativité du Seigneur.

L’année 1936 semble réveiller les esprits : autour d’Albert Roussel se forme la Fédération musicale populaire, Kœchlin affirme que « le peuple a droit à la vraie musique », et Messiaen, qui enseigne désormais à l’Ecole Normale de Musique et à la Schola Cantorum, organise avec plusieurs musiciens (dont André Jolivet), les concerts de « la Spirale » désirant susciter « la réincarnation de la musique dans l’homme » !

Un premier concert est donné le 3 juin avec des œuvres de Messiaen (Hymne, Offrandes oubliées), Yves Baudrier (le Raz de sein, Chant de jeunesse) et Germaine Tailleferre (Ballade pour piano et orchestre) ; encore un succès. Les concerts suivants vont secouer l’univers musical, mais au moment même où vont disparaître les grands de l’époque, Ravel, Roussel et Pierné. A l’aube de la guerre qui se profile, le groupe se sépare et ne se reformera jamais.

C’est à cette époque que Messiaen va débuter son rituel : tous les étés, il partira dans le Dauphiné pour écrire sa musique ; c’est là qu’il v a rédiger un cycle de mélodies pour soprano et piano, Poèmes pour Mi.

Sa renommée s’étend de plus en plus : pour l’Exposition Universelle de 1937, il est pressenti, comme vingt autres compositeurs, pour illustrer « les Fêtes de du son, de l’eau et de la lumière ». Pour cela, il va montrer au public un instrument particulier, les ondes Martenot. Cette année le transforme, il devient père et diversifie toujours les formations pour lesquelles il écrit : il livre un petit motet O Sacrum convivium pour un chœur à quatre voix, et son second cycle de mélodies pour soprano et piano, les Chants de la terre et de ciel, crée le 6 mars 1938.

Olivier Messiaen enseigne et se montre un grand pédagogue : il avait déjà signé un solfège en 1933, il s’atèle aujourd’hui à un recueil de leçons d’harmonie, car il veut « conduire l’élève à lire les œuvres de maîtres anciens et modernes, à y trouver la source des règles qu’on lui impose et des licences qu’on lui tolère ».

A l’aube de la guerre, il revient à ses premiers amours en composant son deuxième cycle d’orgue, les Corps glorieux, sous-titré « Sept visions brèves de la vie des ressuscités » (1939). On constate à travers toute sa production musicale des années 1930 l’évolution de son langage : il tend à l’abolition des tempos, des résolutions d’accords, des altérations à la clé voire même de la barre de mesure, développe des mélodies issues de la monodie grégorienne et hindoue et mélange le modal, l’atonal et le chromatique.

Ce cycle pour orgue est tout juste achevé que la mobilisation est décrétée et Messiaen doit partir d’abord comme pionnier puis infirmier à Sarralbe, à Verdun. A la « débâcle », il suit des compagnons musiciens, les quitte à Nancy et s’enfuit. Mais il est repéré et emmené dans un camp, puis en Allemagne. Il y est jugé inoffensif, ce qui lui permet d’obtenir certaines faveurs, comme du papier à musique et des crayons. Dans le stalag allemand se trouvent également d’autres musiciens, un violoniste, un violoncelliste et un clarinettiste. Très vite, il leur écrit un petit trio puis met en chantier l’une des œuvres clés de la musique du XX° siècle, le Quatuor pour la fin du Temps.

 

Une période des plus fécondes :

Le pain noir est de courte durée pour Olivier Messiaen : il est rapatrié en 1942 et est aussitôt nommé professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris – celui-ci ne fut pas occupé car le directeur réussit toujours plus ou moins à remplir les classes.

1943 : Messiaen compose de nouveau. Il s’agit des Visions de l’amen, encore un grand cycle, mais pour deux pianos, crée par Yvonne Loriod et lui-même aux concerts de « la Pléiade » le 10 mai 1943. Le cycle est un succès mondial et unanime. Il mêle des sonorités cristallines, des accords chargés, des sons de cloches et des chants d’oiseaux, qui vont désormais faire partie intégrante de son langage. L’harmonie de Messiaen s’émancipe : il puise chez Stravinsky les fausses doublures, les miroirs chez Bartók, mélange le tonal et le modal, emprunte à Schoenberg son total chromatique et à Hindemith le concept de multi-tonalité.

De ses recherches, il en livre des explications dans la Technique de mon langage musical (1944), en espérant guider les jeunes musiciens sur un bon chemin. C’est aussi l’époque des Trois Petites Liturgies de la Présence divine (1944) et des Vingt Regards sur l’Enfant Jésus (1944) – ces derniers créés l’année suivante rencontrent un public enthousiaste et seuls quelques critiques restent médusés en l’écoutant.

Au sortir de la guerre, Messiaen vit sa période la plus féconde et la plus inspirée. Désormais, un mot-clé va définir son œuvre : la couleur. Tout, dans sa musique, réfère à la couleur.

L’après-guerre suscite chez le musicien prodige un changement d’esthétique : il s’intéresse de très près à Tristan et Yseult, ce fameux mythe si populaire dans le milieu artistique. Cette légende, Messiaen va s’en inspirer pour Harawi (Chant d’amour et de mort), Turangalila – Symphonie et Cinq Rechants, chacune de formation différente : voix et piano (Harawi), grand orchestre avec ondes Martenot, piano et force percussions (Turangalila) et douze voix solistes a cappella (Cinq Rechants).

A partir de 1947, Messiaen va s’intéresser à ce qui fait sa spécificité depuis lors : l’étude des chants d’oiseaux. Cette année est d’autant plus décisive pour lui qu’une chaire de composition au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris lui échappe. Le directeur Claude Delvincourt décile alors de lui créer un poste, une classe d’analyse, d’esthétique ou de philosophie de la musique. Si officiellement, l’intitulé de la classe n’est pas défini, il s’agit ben et bien d’un cours où est enseigné la composition.

Cette même année, Messiaen commence un nouvel ouvrage théorique, son Traité de rythme et multiplie les cours d’été. Il se déplace alors dans toute l’Europe : Budapest (1948), Italie, Tanglewood (1949), Darmstadt (1950)n Sarrabrück (1953). Lui qui se livrait essentiellement à la composition pendant les périodes estivales, continue néanmoins de composer. Ainsi, Canteyodjaya, pièce emplie de rythmes hindous, les Quatre Etudes de rythme (1949/1950), et une Messe de la Pentecôte pour orgue – instrument pour lequel il n’a pas écrit pendant une dizaine d’années.

Depuis que Messiaen compose pour l’orgue, il s’est tellement livré à de multiples expériences qu’il fut étonnant qu’il ne se tourne pas vers la musique concrète. Pourtant, cela aurait pu être le cas car il avait collaboré avec Pierre Henry (1951) pour Timbres-durées, mais celle collaboration demeura infructueuse car il manquait à Messiaen quelques connaissances techniques en ingénierie sonore.

Aussi se plonge t-il avec acharnement dans l’étude des chants, collectionnant les enregistrements et épluchant tous les traités ornithologiques. Il se fera la main sur une courte pièce pour flûte, pour le concert du Conservatoire (1952). Le Merle noir, secondaire dans l’œuvre de Messiaen est une pièce incontournable du répertoire pour flûte et surtout annonciatrice des œuvres ultérieures.

L’année suivante, il se décide à déployer les grands moyens pour une partition entièrement inspirée par les oiseaux : Réveil des oiseaux sera crée à Donaueschingen le 11 octobre 1953 avec la participation d’Yvonne Loriod et l’orchestre du festival. Trois années plus tard, il répond à une commande de Pierre Boulez avec ses Oiseaux exotiques, avec un effectif restreint sans cordes et faisant entendre des espèces rares de continents éloignés, dont se mêlent des rythmes grecs et hindous. Avec le Catalogue d’oiseaux, Messiaen revient à quelque chose de plus authentique. Ce cycle, composé entre 1956 et 1958, est crée salle Gaveau le 15 avril 1959 pour fêter son cinquantième anniversaire.

      Messiaen et Yvonne Loriod

 

Transformation :

Connu et reconnu de tous, Messiaen multiplie les activités, enchaînant les cours, la composition, les voyages. En 1957, il a l’occasion d’entendre ses Trois Petites Liturgies de la Présence divine à la biennale de Venise. A ce concert assistent Igor Stravinsky et le cardinal Roncalli, le futur pape Jean XXIII. L’année suivante, il est invité à conférer lors de l’Exposition internationale de Bruxelles où il expose sa conception de la musique : « elle se fait avec des intensités et des densités (c’est l’ordre dynamique) – avec des timbres et des attaques (c’est l’ordre cinématique) – enfin et surtout avec du temps, des divisions du temps, des nombres et des durées (c’est l’ordre quantitatif) ».

Vers les années 1960, Messiaen traverse un période de remise en question. Son œuvre Chronochromie, pour orchestre (1960) traduit d’ailleurs cette recherche vers de nouveaux horizons musicaux ; mais cela peut aussi s’expliquer par la perte de sa femme. Deux années plus tard, on retrouve Messiaen au Japon, en voyage de noces avec Yvonne Loriod, où il rencontre de nombreux compositeurs et d’oiseaux. Il compose les Sept Haïkaï, dédié « à Yvonne Loriod, à Pierre Boulez, à Madame Fumi Yamagushi, à Seiji Ozawa, à Yoritsurré Matsudaïra, à Saddao Bekku et Mitsuaki Hayana, à l’ornithologue Hoshino, aux paysages, aux musiques, et à tous les oiseaux du Japon ». Cette œuvre est de formation, en sus de son sous-titre : « Esquisses japonaises pour piano solo, xylophone et marimba soli, deux clarinettes, une trompette et petit orchestre ». Comme la plupart de ses œuvres, celle-ci, crée par Pierre Boulez, reçu un accueil chaleureux.

Le mot-clé de la musique de Messiaen est la Couleur. Il nous le démontre avec Couleurs de la cité céleste, œuvre nuancée dans les teintes tantôt froides tantôt chaudes, dans les thèmes soit mélodiques soit rythmiques. D’après le compositeur, c’est une « œuvre ne terminant pas plus qu’elle na commencé, mais tournant sur elle-même comme une rosace de couleurs flamboyantes et invisibles ».

En 1964, Messiaen va réaliser le rêve qu’il chérit depuis toujours : on lui passe commande d’un requiem qu’il intitule Et exspecto ressurrectionem mortuorum. Son succès est mondial, comparable à celui de Turangalila.

C’est l’heure des honneurs. Messiaen est appelé et fêté un peu partout : en 1966, il se rend en Finlande, en octobre il est enfin nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris, en 1967 un festival lui est consacré au palais de Chaillot, en mars son nom est donné à un concours de piano, et surtout le 20 décembre 1967 il succède au tapissier Jean Lurçat à l’Institut.

De même, il accepte encore et toujours des commandes, tel la Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; partition gigantesque pour solistes, chœurs et orchestre qui lui a demandé pas moins de quatre années de travail.

Les années 1970 ressemblent à la décennie précédente : Messiaen est l’invité d’honneur partout où il va. Outre le prix Erasme à Amsterdam, le prix Sibelius à Helsinki, on tourne un long métrage « Messiaen et les oiseaux » et reçoit la distinction de « doctor honoris causa » de l’université catholique des USA (Washington). Aux Etats-Unis toujours, il va créer lui-même sa dernière œuvre, un cycle d’orgue – pour lequel il n’a pas écrit depuis vingt ans – intitulé Méditations sur le mystère de la Sainte Trinité.

Sa musique se fait plus calme, voire sereine. Ses œuvres sont désormais plis longues également et comme ses activités annexes ne cessent de croitre, Messiaen dispose de moins de temps pour composer. Aussi, la création de nouvelles œuvres s’espacent de plus en plus. Par exemple, entre 1971 et 1974, il écrit sans relâche ce qui sera Canyons aux Etoiles, une commande d’Alice Tully, crée le 20 novembre 1974.

Mais ce qui le tient le plus à cœur, c’est la composition d’un opéra, sur le sujet de saint François d’Assise. Il sera crée à l’Opéra de Paris en 1983. Messiaen compose beaucoup. Parmi ses dernières œuvres, il faut compter un nouveau cycle d’orgue, le Livre du Saint-Sacrement (1986), Six Petites Esquisses d’oiseaux pour piano (1987), la Ville d’en haut (1989) et Eclairs sur l’au-delà (1992). Avant de s’éteindre, il avait commencé un Concert à quatre pour flûte, hautbois, violoncelle, piano et orchestre dont l’orchestration fut terminée par Yvonne Loriod. A titre posthume, de 1994 à 2000 ont paru les cinq premiers des sept tomes de son Traité de rythme, de couleur et d’ornithologie.

Depuis quelques temps déjà, Messiaen est malade. En 1992, il est tellement affaibli que quelques marches l’épuisent totalement. Il du subir une intervention le 22 avril mais peu de jours après, il se mit à cracher du sang. Tout alla très vite. Messiaen s’éteint le 27 avril 1992. Il fut enterré tout près de sa maison de Petichet, face à la montagne du Grand-Serre. Sur la stèle en forme de colombe y est gravé une citation de Harawi « Tous les oiseaux des étoiles ».

De tous les hommages rendus au compositeur, le plus émouvant fut celui de Pierre Boulez, le soir de sa mort au Chatelêt.

 

Pour caractériser l’esthétique musicale de Messiaen, plusieurs termes peuvent être employés : couleur, son-couleur, arc-en-ciel… Ce qu’il préférait, c’était celui de « valeur ajoutée » car il a su intégrer tous les procédés et les fusionner, indistincts tout en incluant des éléments décoratifs. En cela, il a essuyé de la part de ses contemporains l’ironie, le mépris voire le refus de son esthétique. Peu importe finalement car Olivier Messiaen est aujourd’hui universellement estimé et reconnu dans le monde entier.

                                                                                                                                                                                                  

 

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