La musique religieuse :
L’oratorio :
L’évolution de l’oratorio est étroitement liée à celle de l’opéra. Comme l’opéra italien, l’oratorio italien est écrit pour des chanteurs solistes et ne se compose que de très peu de chœurs. Le texte est habituellement fondé sur les Ecritures et est mis en musique de la même manière
qu’un opéra : l’action se déroule sous forme de recitativo secco entrecoupés d’aria da capo.
Les compositeurs d’opéras composent presque tous des oratorios, car ces derniers sont importants pendant les périodes d’Avent et de Carême. Les principaux compositeurs d’oratorios sont Hasse (Pelligrini ad sepolcro,
1742), Piccinni (Gioranata, 1792), Haydn (Il ritorno di Tobia, 1775), et Mozart (la Betulia liberata, 1771).
En
Allemagne, dès les années
1750, apparaît un nouvel esprit et les principales recherches poussent à la simplicité, au naturel et à la sensibilité. De cette manière, le texte est relégué au second plan. Peu à peu, sous l’influence des Lumières, de nouveaux sujets vont être traités
tels que la création, la fin du monde, la représentation de la nature… L’oratorio se démocratise et s’éloigne dès lors de l’Eglise pour se rapprocher du concert.
L’oratorio classique culmine avec deux œuvres de Haydn : la Création et les Saisons.
La musique religieuse protestante :
Après les œuvres de grandes envergures laissées par J.S. Bach, la musique religieuse protestante décline face au nationalisme naissant. Elle ne retrouvera un nouvel essor qu’au XIX° siècle.
La musique religieuse catholique :
La messe reste toujours le genre prédominant de la musique d’Eglise. Elle peut être brève (destinée au dimanche) et solennelle (uniquement pour des occasions particulières, et dont l’effectif vocal et instrumental est largement plus développé). Salieri, Paisiello laissent beaucoup de messes,
mais également Haydn qui en compose 14 et Mozart une
petite vingtaine, dont la plus courante est la Messe dite « du couronnement » K. 317 (1779).
Le motet de l’époque classique est toujours écrit sur un texte en latin. L’on distingue le motet avec chœur (Mozart, Ave verum corpus K.618, 1791) et le motet pour soliste
(Mozart, Exultate, jubilate K.615, 1773).
La sonate d’église continue de jouer un rôle important, mais davantage tenu par la musique orchestrale ; par exemple, les Sept dernières paroles du Christ de Haydn (1787).
L’Autriche,
qui possédait une riche tradition dans ce domaine religieux, fut freinée dans son élan avec les réformes de l’Empereur Joseph II. Dès 1782, ce dernier prit la décision de réduire la puissance de l’Eglise, et de ce fait les rites religieux diminuèrent énormément, et l’usage d’instruments s’en trouva fort limités. Mozart et Haydn n’eurent aucune commande de musique d’église,
de 1782 à 1796. Les réformes de l’empereur
furent abolies en 1796, quelques années après sa mort en 1790.
En France, le paysage ecclésiastique a également changé et comme partout en Europe, on préfère
entendre une musique plaisante. Si certains compositeurs écrivent
encore des motets (Giroust), des Requiem (Gossec, 1790), ou des messes (Le Sueur), la Révolution va, elle, bouleverser les conditions et rites sociaux. La musique doit alors éveiller des sentiments patriotiques et dès lors des hymnes simples et véhéments se font entendre.