Compositeur,
ethnomusicologue et pédagogue, Zoltan Kodaly est considéré comme un musicien
complet : il soutint une thèse de doctorat sur les chants populaires
hongrois, collecta aux côtés de Bartok d’innombrables chants populaires
hongrois, eut une carrière florissante en tant que professeur au Conservatoire,critique, érudit…
Promoteur infatigable de la musique hongroise, il reçut denombreux honneurs. Sa méthode pédagogique continue encore aujourd’hui d’influencer
l’enseignement de la musique.
ZoltanKodaly est né le 6 décembre 1882 à Kecskemét (dans l’empire austro-hongrois). Il
est issu d’une famille musicienne (son père était violoniste amateur, et sa
mère pianiste), très sensible à l’univers tzigane, pratiquant la musique de
chambre avec des amis… Il reçoit une formation générale à Galant, puis à
Nagyszombat (Slovaquie) tout en prenant des leçons de piano, et pratiquant alto
et violoncelle en autodidacte.
Il s’installe
à Budapest vers 1900 afin de poursuivre des études de lettres. Mais, de 1900 à
1904, il étudie à l'Académie de musique de Budapest, l'Académie Franz Liszt, où
il est un élève de Hans Koessler en composition.
En
1905, il reçoit son diplôme de professeur et commence ses enquêtes sur les
musiques populaires dans les campagnes. Lorsqu’il devint docteur ès lettres en
1906, avec une thèse sur la structure strophique des chants populaires
hongrois, il part à Paris pour suivre les cours de Charles Marie Widor au
Conservatoire. Il y découvre l’univers des modernes français et Debussy (Méditation sur un motif de Claude Debussy,
1907). Dès 1906, il entame aux côtés de son ami BelàBartok et sa future épouse
Emma Sandor, des études afin de collecter et noter des mélodies paysannes
hongroises.
En
1907, il retourne à l’Académie Franz Liszt en tant que professeur de théorie
musicale ; il y enseignera jusqu’en 1940. Dès l’année suivante, il aura à
sa charge une classe de composition. En 1919, il est nommé vice-directeur de
l'Académie de musique de Budapest. Suite à l'invasion de la Hongrie par la
Roumanie, et la contre Révolution de Horthy, il est relevé de ses
fonctions à l'automne et sera réintégré comme professeur en 1921.
Durant
ces années, Kodaly fait entendre deux Quatuors à cordes (1908-1909 /
1916-1918), une Sonate pour violoncelle (1909-1910) et une Sonate pour
violoncelle seul (1915), un Duo pour violon et violoncelle (1914), une Sérénade
pour deux violons et alto (1918-1920).
Ses
différentes activités de pédagogue, ethnomusicologue, compositeur, journaliste
fit de lui un maître à penser de la musique hongroise contemporaine. En 1921,
il reçut d’ailleurs le soutien des éditions Universal pour l’achat exclusif de
ses musiques.
Durant
les années suivantes, Kodaly compose de plus en plus : le célèbre Psalmus hungaricus (1923), un opéra Hàry Jânos (1926),
une suite symphonique tirée deHàry Jânos (1932), un opéraLes Fileuses
de Transylvanie (1932), un Te
Deum (1936) pour solistes, chœur et orchestre.
En
1938, avec Bartók, il s'oppose aux lois raciales et quittent Universal devenue
nazie ; ils confient leurs œuvres à l'éditeur Boosey & Hawkes. Kodaly
prend sa retraite en 1942, pour assurer après le départ de Bartok (1940),
l'édition monumentale des musiques populaires hongroises. Cela aboutit à la
publication du premier volume du « Corpus
Musicae Popularis Hungaricae » (1951). Quatre autres volumes
paraîtront de son vivant, avec en plus des recueils de chants balkaniques.
Parmi
ses œuvres les plus célèbres : la Missa
brevis (1944), le Psaume de Genève
n°114 (1952), les Danses de Marosszek
(1930), les Variations sur une mélodie
populaire hongroise (Le paon s’est envolé), connu grâce à des chefs d’orchestre
comme Toscanini ou Wilhelm Mengelberg. Son œuvre chorale est également imposante
avec cinq Tantum ergo (1928), les
quatre cahiers des Bicinia hungarica
(bible du chant pour chorale d’enfants, 1937-1942), la fresque des Tableaux de Matra (1931)…
Zoltan
Kodaly s’éteint le 6 mars 1967 à Budapest.
Zoltan
Kodaly possède ainsi de répertoire impressionnant, mais il reste sans doute le
créateur de l’art choral du XX° siècle. Notons également qu’il est aussi l’inventeur
d’une méthode d’enseignement de la musique permettant une initiation au chant
choral dès le plus jeune âge, toujours plébiscitée aujourd’hui.