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Saint-Saëns : Concerto pour piano n°2

 

 

Généralités :

 

Ce deuxième Concerto pour piano en sol mineur est devenu le plus célèbre de son auteur. Ecrit en dix-sept jours seulement en 1868, cette œuvre était destinée pour un concert dirigé par Anton Rubinstein et Camille Saint-Saëns comme soliste. Si le pianiste russe était venu à Paris en quasi inconnu, sa virtuosité lui permet de déclencher un engouement extraordinaire. En se liant avec Camille Saint-Saëns, il lui demande l’écriture d’un concerto pour piano, dans lequel il pourrait diriger et Camille prendre la part du soliste. La première eut lieu à Paris le 13 mai 1868, à la salle Pleyel, sous la baguette de Rubinstein et dans le rôle titre de Saint-Saëns.

Cette œuvre, bien qu’elle devienne célèbre, eut de sévères critiques ; par exemple, lors de la première, seul le second mouvement Scherzo eut du succès. George Bernard Shaw écrit : « Un Concerto qui commence comme du Bach et finit comme de l’Offenbach » ! Bien qu’il ait été rapidement écrit, ce Concerto est une œuvre de commande, de circonstance. On lui excuse donc sa partie orchestrale peu développée (George Bizet en rédige d’ailleurs une transcription pour piano seul), contrairement à d’autres œuvres qui se proposent d’affronter l’orchestre et le soliste.

 

 

 

 

Analyse :

 

Premier mouvemen,t Andante Sostenuto :

L’organisation formelle du Second Concerto de Saint-Saëns est originale puisqu’il insère le mouvement lent dès le début. Il porte son choix sur la cadence de soliste, tant pour débuter que pour conclure cet Andante. La cadence initiale, sans orchestre, est un large préambule dans le grave du piano. Lorsque l’orchestre fait son entrée, il énonce le premier thème, aux hautbois. D’après Alfred Cortot, ce thème serait emprunté à un Tantum ergo de Gabriel Fauré, jamais retrouvé…  Lui succès un second motif, permettant de relier l’Exposition au Développement, qui s’anime davantage avec des suites d’octaves virtuoses, des traits chromatiques enchaînés… Saint-Saëns fait surgir ensuite la seconde cadence, qui reprend le thème principal. Le mouvement se clôt dans un moment rêveur, avec de brefs accords en tutti.

 

Second mouvement, Allegro Scherzando :

Le deuxième mouvement contraste avec l’Andante initial : une rythmique à 6/8, une forme-sonate, un scherzo à deux thèmes, un caractère plaisant et une élégance détachée… Le premier thème est exposé vivement au piano, puis repris par les bois. Le second thème, lui, est un contraste en étant plus mélodique et lyrique. Les deux thèmes vont se rejoindre, riposter, s’affronter…

 

Troisième mouvement, Presto :

Egalement de forme-sonate, ce mouvement peut laisser apercevoir un troisième thème dans la partie soliste, avant la Réexposition. Tout d’abord un motif populaire, évoquant la tarentelle napolitaine, puis un autre thème au caractère religieux. Le soliste affiche néanmoins une virtuosité étonnant. La coda reprend tous les éléments entendus et les condense pour aboutir à une union réciproque entre le soliste et l’orchestre.

 

                                                                                                                                                                                                          

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