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Schumann, Symphonie n°4

 

La musique symphonique de Schumann a longtemps souffert de jugements négatifs et hâtifs, notamment sur les procédés d’orchestration utilisés par Schumann. Longtemps, il a été dit que Schumann était un piètre orchestrateur. Aujourd’hui, ses talents d’orchestrateurs semblent réhabilités, la « critique » ayant compris qu’il avait peut-être conçu son orchestration comme son piano.

Pourtant, ses quatre symphonies regorgent d’inventions musicales, de richesses de construction (sortant du cadre classique), tendent vers une liberté mélodique et sont enrichies par une polyphonie riche.

Schumann écrit donc quatre symphonies :

-          Symphonie n°1 en si bémol dite « du printemps » op.38 (1841)

-          Symphonie n°2 en ut majeur op.61 (1846) : chronologiquement, c’est la troisième symphonie

-          Symphonie n°3 en mi bémol majeur, dite « Rhénane » op.97 (1850)

-          Symphonie n°4 en ré mineur op.120 (1841 – remaniée en 1851) : chronologiquement, cette symphonie est la seconde.

 

 

 

La Quatrième Symphonie :

Chronologiquement, cette symphonie est la seconde composée par Robert Schumann en 1841. Mais son instrumentation fut remaniée dix ans plus tard en 1851, et entre temps furent créées les deux autres symphonies n°2 & 3. Cette œuvre fut finalement créée à Dusseldorf en 1853, avec un succès important.

A l’origine, Schumann dote cette œuvre du titre Fantaisie symphonique, révélant ainsi sa volonté de faire éclater le cadre formel de la symphonie existante pour l’élargir. En effet, les quatre mouvements s’enchainent sans interruption et les thèmes circulent de mouvement en mouvement. C’est le principe du thème cyclique rencontré déjà dans la Symphonie Fantastique de Berlioz, et qui sera développé plus tard par César Franck et ses disciples.

Mouvement n°1 : Intrudoction – Allegro (« Ziemlich langsam » - « Lebhaft »)

Mouvement n°2 : Romance (« Ziemlich langsam »)

Mouvement n°3 : Scherzo (« Lebhaft »)

Mouvement n°4 : Finale : lent-vif (« Langsam-Lebhaft »)

 

 

Analyse :

Introduction – Allegro :

L’introduction est lente, majestueuse, dans la tonalité de Ré mineur, et dans une mesure à ¾. Un crescendo, un tempo plus rapide et le monde bascule dans l’Allegro avec un thème animé, construit comme un arabesque. Le thème est hardi et possède une vie intense durant tout l’Allegro (notamment le Développement).

L’Allegro est construit comme un allegro de Sonate, avec deux thèmes, dont le second est exposé au relatif majeur, comme les différents éléments secondaires qui sont exposés. Une reprise de l’Exposition avant un développement qui travaille les éléments thématiques entendus, puis une Réexposition qui se termine par une conclusion triomphale en majeur, rompue au dernier moment par un accord surprenant de Ré mineur.

 

 

Romance :

Un brusque contraste nous est offert par cette Romance, délicate, dans la tonalité de la mineur. La mélodie est souple, fragile et très expressive. Enoncée d’abord aux violoncelles, doublée par les hautbois, l’orchestre s’emballe peu à peu. Très vite, la mélodie est relayée par le thème lent de l’Introduction.

Dans la partie centrale, nous assistons à une modulation en Ré majeur, avec un superbe solo de violon qui brode, oscille entre les triolets en doubles croches. Puis, la musique s’essouffle peu à peu avant de trouver un Scherzo vif et rapide.

 

Scherzo :

Le Scherzo fait un retour dans la tonalité principale de Ré mineur, dans un tempo rapide et énergique. Schumann nous fait à nouveau entendre le thème de l’Introduction (mouvement 1), amorcé en canon.

Le Trio central est émouvant, léger, presque désinvolte, faisant penser au violon soliste du mouvement précédent.

Le Scherzo retentit une dernière fois (sans être repris cette fois). La Coda, fondée sur le thème principal du mouvement initial permet de faire une transition avec le Finale.

 

Finale :

Ecrit dans la tonalité de Ré majeur, le Finale débute par une Introduction lente de seize mesures. Celle-ci prépare le Finale, écrit comme une forme sonate libre :  Schumann reprend le thème principal et fait même entendre des nouveaux motifs (dans le Développement). La Réexposition n’a pas lieu, Schumann souhaiter énoncer une nouvelle idée : la symphonie termine presto, avec éclat dans une strette héroïque.

 

                                                                                                                                                                                                                    

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