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Schubert : Quintette à cordes « La Truite »

 

Le Quintette à cordes « La Truite » est une œuvre de jeunesse de Schubert. Cette partition, écrite en 1819, est une commande du violoncelliste amateur Sylvester Paumgartner. Elle ne fut jamais donnée en audition du vivant du musicien, et sa publication (posthume, 1829) nous parvient par Joseph Czerny à Vienne, sous le numéro op.114.

Le titre « La Truite » provient d’un lied éponyme et est issu du quatrième mouvement du Quintette à cordes, connu pour sa série de variations. La formation instrumentale peut paraitre surprenante : un trio à cordes auquel se joignent un piano et une contrebasse. Plusieurs hypothèses sont retenues pour le choix de la contrebasse : laisser une part très mélodique au violoncelle pour le commanditaire de la pièce, une « copie » d’une formation identique d’une œuvre de Hummel, ou encore un désir de ressusciter l’ancienne basse continue puisque la contrebasse possède surtout un rôle de soutien harmonique.

La forme est également différentes des autres genres de formation musicale avec une structure en cinq mouvements :

1. Allegro vivace

2. Andante

3. Scherzo

4. Andantino

5. Allegro giusto

 

 

Quatrième mouvement : Andantino

 

Thème :

Ce mouvement est le plus « important » de la partition. Ecrit d’après un lied éponyme, il présente le thème, suivi de cinq variations. Le thème est donc issu d’une de ses propres compositions et c’est la première fois qu’il recourt à cet usage sur son propre matériau musical.

Schubert énonce le thème, uniquement au quatuor à cordes. Le piano n’interviendra qu’à la première variation. Schubert change la tonalité de sa partition : à l’origine écrite en Ré bémol majeur, il choisit ici un Ré majeur plus lumineux. Il modifie également le rythme au profit de valeurs pointées qui accentue le caractère dansant du thème principal. L’écriture est très verticale, presque homorythmique.

 

Variation n° 1 :

Le piano reprend le thème principal pendant que les cordes dessinent des arabesques rapides de triolets et  sextolets, des arpèges… L’écriture devient plus horizontale.

 

Variation n°2 :

A cette seconde variation, Schubert décide de ne garder qu’une cellule mélodique du thème initial. Les cordes évoluent dans une longue phrase rapide en sextolets. Le piano a surtout un rôle harmonique, marquant ici et là quelques accords.

 

Variation n°3 :

Le piano prend sa revanche lors de cette troisième variation : des rafales de triples croches se succèdent, tantôt avec des octaves, tantôt sous des accords arpégés sur une large étendue du clavier. Les accords harmoniques se retrouvent cette fois partagés entre les cordes.

 

Variation n°4 :

Pour la première fois, Schubert introduit le mode mineur. Des accords tragiques s’alternent entre le piano et les cordes, entre sextolets de doubles croches et des fragments du thème initial qui passe tout à tour entre les différents instruments.

 

Variation n°5 :

Cette dernière variation est plus douce. Ecrite en Si bémol majeur, elle laisse les voix des cordes énoncer le thème principal. Puis paraît un Allegretto en Ré majeur, ressuscitant le lied. Le violon puis le violoncelle s’emparent du thème tout à tour. Le mouvement s’achève sur les sextolets, qui à l’origine, servaient de refrain entre les couplets. Le mouvement se termine dans un pianissimo très doux.

 

                                                                                                                                                                                                             

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