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Pergolèse, Stabat Mater (1736)

 

Le Stabat Mater écrit par Giovanni Battista Pergolèse est l’une des œuvres les plus célèbres dans le domaine de la musique sacrée. Commande de la Confraternité des Chevaliers de Saint-Louis du Palais à Naples, l’œuvre fut écrite en 1736 et devait être jouée à la fête des Sept Douleurs de la Vierge Marie. Pergolèse compose cette dernière œuvre au monastère de Pouzzoles, près de Naples, deux mois avant sa mort prématurée. Il succombe à la tuberculose à l’âge de vingt-six ans.

Le Stabat Mater est une œuvre qui médite sur la souffrance de Marie lors de la crucifixion de Jésus. C’est l’un des textes les plus poignants de la liturgie chrétienne. Le Stabat Mater de Pergolèse jouit d’une popularité et d’un prestige exceptionnel, justifiés par la beauté de l’œuvre, « ce cri de douleur, ému et profond » (Lavoix)

Ce Stabat Mater a été écrit pour deux voix, soprano et alto, accompagnées par un ensemble instrumental. Il se compose de douze séquenes où alternent passages solistes et duos vocaux :

 

1.     Stabat Mater dolorosa (duo initial)

2.     Cujus animam gementem (air de soprano)

3.     O quam tristis et afflicta (duo)

4.     Quae moerebat et dolebat (air d’alto)

5.     Quis est homo qui non fleret (duo)

6.     Vidit suum dulcem natum (air de soprano)

7.     Eja Mater, fons amoris (air d’alto)

8.     Fac ut ardeat cor meum (duo)

9.     Sancta Mater, istud agas (duo)

10.   Fac ut portem Christi mortem (air d’alto)

11.   Inflammatus et accensus (duo)

12.   Quando corpus morietur / Amen (duo)

Œuvre baroque par excellence, le Stabat Mater mélange savamment l’effusion lyrique de l’opéra et la profondeur spirituelle de l’oratorio. Cette œuvre n’est pas le chant du cygne de Pergolèse : elle est une œuvre profondément vivante, vibrante de dévotion et d’émotion, avec un pouvoir expressif et une émotion rare.

 

 

Analyse du Duo « Stabat Mater dolorosa » :

Ce duo initial est écrit dans la tonalité de fa mineur, dans un mouvement Grave à quatre temps. Il débute par un prélude qui expose le matériau thématique. Les départs se font en imitation et le thème recourt à des frottements de secondes. La Basse continue est écrite en croches régulières. Ce prélude se termine par des notes piquées en contretemps et une langueur douloureuse.

Le duo commence, en exposant le même modèle thématique que le prélude. Les entrées se font en imitation, avec des frottements plus importants entre les secondes majeures et les secondes mineures découlant des retards. L’expression atteint ici une émotion rare. Comme dans toute œuvre de musique baroque, on peut y entendre beaucoup d’ornements avec des retards, des appoggiatures, des trilles…

Le duo continue d’énoncer le matériau thématique, avant de le reprendre une seconde fois. Une coda se termine sur le thème initial, très court et reprend les notes piquées en contretemps. L’œuvre s’achève sur un magnifique retard très expressif.

 

                                                                                                                                                                                                         

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