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Beethoven : Egmont, ouverture en fa mineur (op.84)

 

          Parmi ses poètes favoris, Beethoven tenait pour Goethe une admiration sans égal. L’Egmont de Goethe, paru en 1788, le toucha immédiatement, selon ses dires. Le texte avait été conçu pour être accompagné de musique ; Goethe indique d’ailleurs de façon très précise les passages qui doivent comporter de la musique. Ainsi, Beethoven n’a fait que se conformer aux exigences de l’auteur lorsqu’il écrivit sa musique (1810). Il n’a ajouté, de son propre chef, que l’ouverture et les quatre entractes.

Le drame de Goethe fut représenté avec la musique de Beethoven lors d’une représentation à Vienne le 24 mai 1810, mais les critiques de l’époque passèrent tous sous silence la musique (!!!).

L’entité de la partition se compose de l’ouverture, quatre entractes, deux lieder, deux mélodrames et une « symphonie de victoire ». Toutefois, les auditions intégrales de cette œuvre sont rarissimes et seule l’Ouverture figure au répertoire des nombreuses formations symphoniques.

 

          Dans cette Ouverture, Beethoven présente un condensé musical de l’action dramatique. Elle débute par une introduction Sostenuto ma non troppo qui expose un thème puissant et brutal tout en accords auquel succède une sorte de récitatif instrumental (deuxième thème) énoncé par les hautbois, clarinettes et cordes dont les entrées en imitations déterminent le caractère plaintif. Ces deux éléments vont être repris, imités, relayés, augmentés avant d’entamer une phase transitoire qui amène l’Allegro.

L’Allegro est construit à la manière d’une forme-sonate avec une premier thème (pathétique par la descente des basses, énergique par l’amplification orchestrale), un pont, un second thème (reprenant les accords de l’introduction) et des figures conclusives en gammes ascendantes et triomphales. Vient ensuite le Développement (sur le premier thème, avec des entrées en imitations et des modulations par degrés ascendants) puis la Réexposition, en ordre. Pour finir, une Coda qui travaille essentiellement le second thème.

 

          Cette ouverture est la combinaison d’une forme-sonate et d’un programme (avec la caractérisation d’Egmont) qui définit avant tout le drame de Goethe. Les antécédents de ce type d’ouverture se situent chez Rameau (Zoroastre) et Beethoven réussit ici à faire abstraction du drame lui-même pour en établir une formidable synthèse. Il fera de même dans d’autres œuvres, dans lesquelles il se plaît énormément à peindre une figure de héros (symphonie n°3 « Héroïque », ouverture de Coriolan, ouverture de Fidelio) ; des héros de libertés qui finalement rejoignent ses propres idées.

 

                                                                                                                                                                               

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