Jacob Obrecht (1458 - 1505)
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Jacob Obrecht est l’un des représentants majeurs de l’école
franco-flamande et l’un des compositeurs les plus admirés et les plus connus de
ses contemporains. A la fin du XV° siècle, sa renommée faisait de lui un des
plus grands compositeurs de messes en Europe. Grâce à une écriture spontanée et
une invention musicale débordant, Obrecht laisse derrière lui une production
abondante.
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Une vie :
Jacob Obrecht, né en 1458, est le fils unique de Willem Obrecht, un trompettiste de la ville de Gand, et de Lijsbette Gheeraerts qui meurt en 1460 à l’âge de 20 ans. Les détails sur son éducation sont rares et l’on ne peut avancer que quelques probabilités : il aurait appris à jouer de la
trompette, comme son père, se serai essayé à l’art du contrepoint et de l’improvisation sur un cantus firmus, et aurait reçu également une formation d’enfant de chœur.
Il étudie la théologie (1472-1473) sans savoir où, et termine l’ensemble de sa formation en 1479. Autre supposition : il semble avoir connu Antoine Busnois de la cour de Bourgogne car sa première messe présente des parallélismes étroits avec ce compositeur plus âgé que lui.
S’il ne l’a pas connu personnellement, du moins il n’ignorait pas sa musique.
Il aurait aussi rencontré Erasme de Rotterdam, à Utrecht, avant 1480.
Vers 1480, il est ordonné prêtre, puis travaille à Saint-Gertrantis, à Bergen-op-Zoom. A partir de 1484, on le retrouve à Cambrai, où il est nommé maître de la chorale, poste pris en charge le 6 septembre. Il dispense aux enfants de chœur des leçons sur la liturgie, le chant choral,
les bonnes manières et le latin. Il va néanmoins très vite négliger son travail et se voit obligé à présenter sa démission ; il est congédié le 21 octobre 1485.
A la suite de cet épisode, il occupe les fonctions de succentor au chapitre de Saint-Donatien de Bruges (1485-1491). Durant cette période, il accepte l’invitation du duc de Ferrare, Hercule Ier d’Este. La musique d’Obrecht circulait en Italie à cette époque et le doc tomba en admiration à tel point qu’il
la plaçait au-dessus de celle de tous les autres compositeurs contemporains. Ce premier voyage en Italie dura six mois.
De 1492 à 1496, il succède à J. Barbireau en tant que maître de chant à Notre-Dame d’Anvers, puis fait un séjour à Bruges (1498-1500) avant de revenir à Angers. Début 1504, il retourne à Ferrare, aux côtés de Josquin, mais à la mort du doc, au début
de l’année suivante, il se retrouve sans emploi. On ne connaît pas les conditions dans lesquelles il reste dans cette ville, mais il meurt à l’âge de 47 ans, victime de l’épidémie de peste en 1505.
Ercole 1er d'Este
Une musique :
Jacob Obrecht possède une écriture musicale à l’image de l’école franco-flamande, se situant entre Dufay et Ockeghem. Il possédait un esprit très inventif, un goût marqué pour le rythme et les combinaisons contrapuntiques élaborées, employant des artifices parfois très
complexes combinés à une liberté créatrice visant à des effets vigoureux plutôt qu’une élégance légère.
Kyrie et début du Gloria de la Messe "Je ne demande" d'Obrecht
Sa production est assez conséquente, totalisant 26 ou 27 messes, une trentaine de motets (de trois à six voix) essentiellement basées sur l’emploi d’un cantus firmus, et une cinquantaine de compositions profanes (des chansons pour la plupart, d’inspiration flamande et allemande).
Sa musique était très appréciée de son vivant : l’éditeur vénitien Ottaviano Petrucci publia un livre entier consacré à Obrecht, comportant cinq de ses messes ; le titre lui-même est explicite « Messes d’Obrecht ».
Après sa mort, le goût musical évolua vers la recherche intime de l’expression du texte ; les œuvres d’Obrecht parurent alors moins d’actualité et la préférence et le succès s’en allèrent à un autre grand compositeur que la prospérité retiendra davantage :
Josquin des Prés.