Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 - 1772)
Mondonville
par Maurice Quentin de La Tour
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Contemporain de Jean-Philippe Rameau, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville est un violoniste et un compositeur de musique
religieuse et d'opéra français et de ballets. Il apporte au genre du grand
motet une couleur, un dramatisme inconnus, qui font de ses œuvres des morceaux
d'anthologie de la musique baroque.
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Né à Narbonne le 25 décembre 1711, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville apprend certainement la musique de son père, musicien organiste à la cathédrale Saint-Just.
Il s'installe à Paris vers 1731, publie deux recueils de musique instrumentale en 1733 et 1734 (Sonates pour violon avec basse continue, op. 1 ; Sonates en trio pour deux violons ou flûtes et basse continue, op. 2). Il fait un bref séjour à Lille, où il compose ses premiers motets, puis revient à Paris.
Il s'installe à Paris en 1738, où il est engagé comme violoniste au Concert Spirituel (il y deviendra le directeur en 1755). Le motet Venite exultemus domino, publié en 1740, lui vaut le poste de Maître de musique de la Chapelle. Devenu musicien du Roi, il occupe, en 1744, les fonctions de sous-maître de la chapelle royale.
En 1747, il épouse Anne-Jeanne Boucon, claveciniste célèbre à qui Rameau avait dédié en 1741 une de ses pièces de clavecin en concert.
Mme de Mondonville, par Maurice Quenton de La Tour
Mondonville compose 17 grands motets entre 1734 et 1755, dont seules neuf partitions nous sont parvenues. Parmi ses motets très appréciés, des motets pour choeur (Dominus regnavit, Jubilate Deo, Magnus Dominus, Lauda Jerusalem, Cantate Dominum, etc...) et des motets pour soliste (Regina coeli, Simulacra gentium).
En même temps que compositeur religieux, Mondonville se révèle également comme compositeur d’opéras et de ballets, et obtient deux succès importants avec le ballet héroïque le Carnaval de Parnasse (1749) et surtout avec l’opéra Titon et l’Aurore (1753), par lequel il affirme, aux côtés de Rameau,
les traditions de la tragédie lyrique française. En 1752, lors de la Querelle des bouffons, il prend vigoureusement parti pour la musique française et représente le "coin du roi".
Toutefois, l'opéra Thésée (1765) sera un échec: on lui reproche d’avoir utilisé le livret de Quinault déjà mis en musique par Lully.
Il s'adonne aussi à la pratique de l'oratorio, avec les Israélites au mont Horeb (1758), les Fureurs de Saül et les Titans.
Dans le domaine instrumental, Mondonville réalise d’intéressantes expériences tendant à élaborer un traitement instrumental de la voix (concert de violon avec voix sur des textes de psaumes, 1747).
Mondonville s'éteint à Belleville le 8 octobre 1772.
La musique de Mondonville se caractérise par son inventivité et son expressivité. Si ses œuvres instrumentales sont toujours jouées de nos jours, c'est surtout ses motets qui ont été retenus par la postérité, poursuivant la tradition versaillaise de Delalande.