Jean-Baptiste Lully « Marche pour la cérémonie des Turcs »
La Marche pour la cérémonie des
Turcs est issue d’une comédie-ballet Le
Bourgeois Gentilhomme écrite par Molière et Jean-Baptiste Lully en 1670. Le Bourgeois Gentilhomme est la onzième
comédie-ballet de Molière et Lully.
La comédie-ballet est une combinaison de comédies parlées, de chants,
de danses. Cette forme a été voulue par le Roi Louis XIV afin de « coudre » ensemble
théâtre, musique et danse sans « rompre le fil de la pièce ». Il
s’agit en fait d’une préfiguration de l’opéra galant que Rameau mettra en place
quelques décennies plus tard. La comédie-ballet est un véritable réservoir des
procédés que Lully utilisera par la suite dans la tragédie lyrique.
La marche pour la cérémonie est
Turcs est une musique de divertissement. Elle est entièrement instrumentale
et est destinée à être dansée. C’est donc une musique de ballet. Cette musique
est une volonté de Louis XIV : alors que le Roi recevait l’ambassadeur du
Grand Turc, celui-ci aurait prêté peu d’attention et fait quelques remarques
désobligeantes. Le Roi, pour ne pas perdre la face, décida qu’une pièce de
théâtre serait composée, en caricature. C’est alors que naquit le célèbre
ballet turc ridicule.
La pièce se divise en deux parties : A et B. Les deux parties
sont reprises, avec plus de couleur et de timbre pour la seconde fois.
Dès les premières notes, tout est fait pour créer un caractère solennel
: la tonalité de sol mineur, les rythmes pointés semblables aux ouvertures
d’opéras et censés représenter la marche du Roi Soleil, les grands accords
joués dans une nuance forte et les mélodies qui se répètent. La pièce
est miniature, la tessiture peu étendue, les répétitions offrent presque un
trajet d’exploration du timbre. On remarque aussi l’insertion de tous les
instruments à disposition à l’époque.