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Lili Boulanger (1893 - 1918)

 

lili boulanger vers 1900

Sœur cadette de Nadia Boulanger, Lili Boulanger est une compositrice française. Elle est surtout la première femme à remporter le célèbre Prix de Rome. Malgré une existence courte, elle laisse derrière un catalogue d’œuvres conséquent.

« En tant qu'ami de la France, je voudrais vous dire ma surprise que Lili Boulanger ne soit pas considérée pour ce qu'elle est : c'est à dire la plus grande des femmes compositeurs de l'Histoire de la Musique ! …) Elle était belle, elle était la première femme à être envoyée à Rome comme premier Grand Prix (…) elle mourut à l'âge de vingt-quatre ans, elle écrivit des œuvres remarquables avec une précocité qui fut aussi étonnante que celle d'un Arthur Rimbaud (…) elle écrit des œuvres monumentales qui sont des œuvres religieuses avec chœurs, soli et orchestre ». (Igor Markévitch)

 

Juliette-Marie Olga Boulanger dite Lili Boulanger est née à Paris le 21 août 1893. Elle est la sœur cadette de Nadia Boulanger (1887-1979), qui deviendra le célèbre professeur de composition. Elle est issue d’une famille de musiciens : son grand-père était violoncelliste de la chapelle royale, son père Ernest Boulanger était compositeur et professeur de chant au conservatoire, et sa mère Raïssa Mychetska était une comtesse russe cantatrice. La petite fille baignait naturellement dans un univers musical et culturel quotidien.

Dès l’âge de deux ans, apparaissent les premiers signes d’une déficience immunitaire sous forme d’une pneumonie. Dès lors, elle sera toujours malade.

A l’âge de six ans, Lili montre des signes musicaux précoces : elle sait déchiffrer des partitions avant même de savoir lire, notamment les mélodies de Gabriel Fauré, un ami de la famille qui l’accompagne dans ses interprétations. Du fait de sa maladie, elle reçoit l’enseignement musical à domicile, apprenant le piano, le violon, la harpe et le violoncelle. Elle s’essaye également à la composition, avec une première mélodie La Lettre de mort, écrite à l’âge de onze ans.

 

En 1909, elle entre au Conservatoire dans la classe de Georges Caussade (contrepoint) et Paul Vidal (composition). Particulièrement douée, elle fait montre d’une sensibilité très aigüe. Elle présente une première fois le concours du Prix de Rome en 1912 mais ne peut aller au bout en raison de sa maladie. Elle retente le concours l’année suivante et devient ainsi la première femme à obtenir la célèbre distinction avec sa cantate Faust et Hélène.

 

 

Malgré une santé précaire, elle décide de se rendre en Italie en 1914, où elle compose à la Villa Médicis la plus grande partie de son œuvre, notamment les pièces Cortège pour violon et D’un jardin clair pour piano, le cycle vocal Des clairières dans le ciel mais aussi les Psaumes XXIV, CXXIX, CXXX. Quand la guerre éclate, elle doit retourner à Paris, compose sans relâche, et fonde avec sa sœur un comité Franco-Américain du Conservatoire d'aide aux combattants.

 

 

 

Parmi ses travaux, une Vieille prière bouddhique  pour voix et orchestre, Un matin de printemps et Un soir triste (deux poèmes symphoniques), et son chef d'œuvre Pie Jesu pour voix, orgue, quatuor à cordes et harpes qu'elle dicte à Nadia alors qu'elle succombe à une tuberculose intestinale. Elle laisse également l’opéra la Princesse Maleine, demeuré inachevé.

Lili Boulanger meurt le 15 mars 1918 dans les Yvelines (Mézy), à l’âge de vingt-quatre ans.

 

 

                                                                                                                                                                                                                        

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