Jean Gilles (1668 - 1705)
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Jean Gilles est un compositeur français dont la carrière fut relativement brève. Pourtant, il laissa une œuvre importante davantage pour sa qualité que pour sa quantité. Son Requiem est l’œuvre de sa vie, interprété à toutes les époques et pour de nombreuses cérémonies officielles.
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Une vie brève :
Jean Gilles est né le 8 janvier 1668 à Tarascon. Dès son plus jeune âge, il fit montre d’une santé fragile et disposa de talents musicaux ; ses débuts
eurent lieu dans les chœurs de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence, sous la direction du maître de chapelle Guillaume Poitevin.
A l’âge de vingt ans, il est nommé organiste et sous-maître de la chapelle et succéda à son maître Poitevin en 1693. Il quittera ce poste pour la charge de maître de musique de la cathédrale d’Agde (printemps 1695). Deux ans plus tard, il fut appelé à dirigé
la musique de la cathédrale de Saint-Etienne de Toulouse ; sa réputation était de grande ampleur dans le midi de la France et il était alors très estimé pour ses devoirs.
Ce poste à Toulouse fut le dernier de sa carrière, hormis un bref séjour à Avignon en 1701. Il décèdera prématurément à l’âge de trente-six ans le 5 février 1705.
Même si sa carrière fut de courte durée, Jean Gilles put donner un aperçu de ses talents musicaux. Il fut considéré par ses contemporains comme « un musicien non moins recommandable par l’harmonie de ses œuvres musicales que par celle de ses mœurs ».
Dans ses Lettres sur les hommes célèbres
du règne de Louis XV, Pierre-Louis d’Aquin (1752) écrit : « Victime de la mort dans le fleur de son âge, il nous fait regretter sa perte, par les morceaux qui nous restent de lui. Doué du génie le plus facile, peut-être aurait-il remplacé le fameux Lalande. »
Son œuvre :
Jean Gilles laisse néanmoins un œuvre importante, exclusivement religieuse, constituée de motets pour solistes, chœur et orchestre, des motets à une et deux voix, des Lamentations pour la Semaine sainte, un Magnificat, un Te Deum, une messe et surtout un Requiem, peut-être son œuvre la plus célèbre.
Bien que ses compositions se tiennent isolées du courant musical français
à la mode, sa Messe des morts est une des œuvres les plus vantées et interprétées au cours du XVIII° siècle. Publiée à titre posthume, elle fut exécutée lors des funérailles de Rameau (1764) et de Louis XV, et Michel Corrette (1707-1795) lui ajouta même une partie de carillon.
« Qu’on
nous permette seulement de souligner la pudeur dans l’expression, l’harmonieux équilibre dans le développement, cette divine mesure, pour tout dire, qui font de cette messe un chef d’œuvre classique et … méditerranéen. » (L’abbé Prim)