L'une des rares compositrices à se confronter à l'univers vocal de la Passion selon Saint-Jean. Elle a tenu le pari avec un fier succès. Commissionnée par la Internationale Bachakademie Stuttgart, la Passion se  une absence presque totale de musique pure, «absolue», contienant une poésie mise en musique ou cachée entre les lignes, un rituel ou une action instrumentale. Cette oeuvre ne demande qu'un seule chose : à être écouter dans l'instant.

Avec Sieben Worte, Goubaidoulina réussit une nouveau tour de force : elle s'inscrit dans le sillage des rares compositeurs qui ont osé se confronter à la mise en musique des sept dernières paroles du Christ en croix, comme Schütz ou Haydn. Profondément religieuse, elle a tenté de faire exprimer aux instruments ce qui ne peut être ni chanté, ni dit, en écartant tout jeu virtuose ou toute pratique concertante à l'ancienne. Le violoncelle symbolise ce qui est "haut", tandis que le bayan, accordéon de concert russe qu'elle a contribué à perfectionner, symbolise le "bas", le terrestre humain. Cette musique est d'une rare intensité déchirante.

Pieter Wispelwey joue aussi bien le répertoire classique traditionnel que le répertoire contemporain. Reconnu sur les cinq continent pour son inégalable talent, ce jeune interprète nous livre ici un très beau disque qu’il enregistra avec le Collegium Vocale de Gand ou figure Canticle of the Sun de Sofia Gubaidulina.