Compositeur, interprète,
enseignant, Giulio Caccini se partage entre ses différentes activités, comme la
plupart de ses contemporains. Bien qu’il soit lié à la création d’un nouveau
genre, l’opéra, sa principale contribution fut d’élaborer le stile recitativo.
Aux côtés de JacopoPeri, il appartient à la première génération de chanteurs virtuoses devenus
compositeurs, qui ont créé l’opéra.
Né vers 1550 à Rome, Giulio Caccini apprend le chant avec Scipione del
Palla avant d’entrer au service des Médicis à Florence, vers 1565. C’est à ce
moment qu’il rentre dans le cercle fermé de la Camerata fiorentina, fondée par le mécène, le comte Bardi. Dans les
années 1570, ce groupe d’intellectuels regroupaient poètes et musiciens,
intéressés de faire revivre le modèle antique grec, posant les jalons du développement
de la monodie accompagnée et de l’opéra, dans le but de «représenter en musique
l’âme humaine».De leurs discussions naquit peut-être l’opéra mais surtout une nouvelle
utilisation dramatique de la musique. Il en résulta le stile rappresentativo, en réaction contre la polyphonie vocale dont
les paroles demeuraient difficilement compréhensibles.
On attribue également à Caccini ou à Peri l’invention du stile recitativo, dans lequel la musique
conserve le rythme naturel du langage parlé, accompagné seulement par un léger
soutien instrumental censé exprimé les « passions ».
Parmi les compositions de Giulio Caccini nous sont parvenus un chœur
final de son opéra Rapimento di Cefalo et un recueil « les Nuove Musiche » (1602), renfermant
des madrigaux et airs pour voix seules. Son opéra Euridice fut représenté à Florence (1602) et en 1614 était publié
un second recueil de Nuove Musiche e
nuove maniere di scriverle.