Giovanni Paisiello (1740 - 1816)
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Avec
Cimarosa, Paisiello est l’un des plus importants compositeurs d’opéras bouffe
italien de la fin du XVIII° siècle, se situant à un carrefour important entre Piccinni et Rossini.
Sa conception musicale raffinée le fit très apprécié de ses contemporains et de Beethoven. Il se distingue également dans la musique
sacrée, dans la musique de chambre et aussi dans ses huit concertos pour
clavecin et orchestre.
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Né le 9 mai
1740 à Roccaforzata (dans la région des Pouilles, dans la province de Naples),
Giovanni Paisiello fait ses études musicales à Naples avec Francesco Durante. Durant
ses neuf années d’apprentissage, il écrit essentiellement de la musique
religieuse (jusqu’en 1759). C’est à Bologne qu’il va se faire remarquer, dans
le domaine de l’opéra avec Il Ciarlione, puis avec des ouvrages sur
des livrets de Métastase et Goldoni.
De retour à
Naples en 1766, il écrit trois opéras serias, La Vedova di bel genio, l’Idole
cinese et Lucio Papirio dittatore,
qui lui permirent de côtoyer le milieu culturel de son époque. Il obtient aussi
un beau succès avec un ouvrage comique, Socrate
immaginario (1775).
En 1775, il
est appelé par Catherine de Russie à Saint-Pétersbourg, à la succession de
Traetta comme maître de chapelle. Il compose entre autre un opéra seria Nitteti (1777) et trois opéra buffa la Serva Padrona (1781) – sur le même texte
que l’œuvre de Pergolèse – le Barbier de
Séville (1782) et Il Mondo della luna
(1782).
Après
quelques désagréments, il doit revenir en Italie en 1784. Sur le chemin du
retour, de passage à Vienne, l’empereur Joseph II lui demande Il Re Teodoro in Venezia. En 1789, il
compose deux de ses œuvres les plus réussies : La Molinara et Nina ossia La
Pazza per amore, qui est encore jouée aujourd’hui.
Après la Révolution française, il reste deux ans
sans occuper de poste musical, jusqu'à ce que Napoléon Bonaparte, dont il était
le compositeur préféré, l'appelle à son service. Pendant deux ans (1802-1804),
il organise la vie musicale du Premier Consul, fait représenter Proserpine (qui est un échec) et compose
une Messe et un Te Deum pour le couronnement du nouvel empereur.
Paiseillo regagne Naples en 1804 et est reçu en triomphe. Il reste au
service du Roi de Naples, Joseph Napoléon jusqu’au retour des Bourbons en 1815
qui le privèrent de toute charge. Il meurt l’année suivante, sans avoir pu
arranger sa situation.
La production lyrique de Paisiello avoisine la
centaine d’œuvres (opéra seria ou opéra buffa). Il s’attache particulièrement à
soigner les parties instrumentales, notamment lorsque les vents soutiennent les
voix, les symphonies en un seul mouvement. Il introduit aussi le style
concertant des opéras buffa dans les opéras seria, et le chœur dans les airs à
succès.