Né quelques mois après la mort de Mozart, Gioachino Rossini est le
plus grand compositeur d’opéra entre les années 1810 et 1830. Ses opéras les
plus populaires sont devenus des œuvres de référence aujourd’hui, notamment le Barbier de Séville, la Pie Voleuse, l’Italienne à Alger, ou encore Guillaume
Tell.
Si dans le genre de l’opéra-comique ses œuvres lyriques fourmillent d’invention et de gaieté, dans celui de l’opéra sérieux, Rossini est précurseur
et annonce ce que deviendra l’opéra romantique italien.
Gioachino Rossini est né le 29 février 1792 à Pesaro, dans le Nord de
l’Italie. Il est élevé dans une famille de mélomane ; son père était
joueur de cor et sa mère une soprano qui apparaît sur plusieurs scènes dans
l’Italie du nord. C’est donc tout naturellement qu’il devient un enfant précoce
dans le milieu musical : sans avoir reçu d’éducation musicale approfondie,
il savait chanter et jouer du violon. A l’âge de douze ans, il composa même des
Sonates à quatre, démontrant une certaine maturité musicale pour son âge.
Il entre au Conservatoire de Bologne en 1806 et suit les cours de
contrepoint de Stanislas Mattei ; mais ce dernier ne put lui enseigner ce
que Rossini avait appris en autodidacte à la lecture des partitions de Mozart
et Haydn. De plus, l’enseignement rigoureux de Mattei l’amène à se retrancher
vers une écriture libre.
Dès 1810, les portes des meilleurs théâtres du Nord lui sont
ouvertes : il écrit rapidement quelques partitions légères qui établirent
sa réputation à Venise, Ferrare et Milan. Le succès de se fait pas
attendre : 1813 est l’année de la consécration. Venise applaudit à la fois
l’opera seriaTancrede et le dramma giocoso
(drame joyeux) l’Italienne à Alger ;
deux œuvres qui renouvellent les deux genres d’opéras existants (dans Tancrède, Rossini est le premier à
supprimer le récitatif pour créer un courant ininterrompu de musique).
Après avoir essuyé quelques échecs, l’impresario Barbaja lui offre des
conditions exceptionnelles à Naples : un orchestre, des chanteurs
talentueux reconnus et un public rompu aux nouveautés européennes. Durant sept
ans, il mène une activité incessante : il s’impose à la fois dans le genre
tragique avec Otello (1816) et le
genre comique avec le Barbier de Séville
(1816), Cendrillon (1917) et la Pie Voleuse (1817). Il élargit tour à
tour les structures habituelles de l’opéra seria, renouvelle le genre tragique,
établit de nouveaux codes vocaux, soigne l’écriture vocale comme aucun
compositeur ne l’a fait avant lui, développe le rôle de l’orchestre et des chœurs.
Bref, en quelques années, il signe l’acte de naissance de l’opéra romantique
italien.
Cependant, toutes ces innovations lui apportent série de critiques. Il
décide alors de quitter Naples pour Vienne (1822). Le public l’acclame, il
rencontre Beethoven, Weber… Puis, il se rend à Londres (où il essuie un fiasco)
et enfin à Paris où il obtient un contrat d'un an avec la maison royale de
France, pour produire ses œuvres à l'Académie royale (Opéra). Quelques mois
plus tard, il est engagé comme directeur du Théâtre Italien. Devant la piètre
qualité des chanteurs français, il remanie plusieurs de ses anciennes œuvres
puis écrit Guillaume Tell (1929),
avec lequel il pose les fondations du Grand Opéra français.
Mais, la révolution de 1830 met fin à son contrat. Il assiste alors au
triomphe de Meyerbeer, ouvre la voie à Bellini et Donizetti… mais devant le
nouveau genre de l’opéra français, il abandonne la place et arrête d’écrire des
œuvres pour le théâtre lyrique. Avant de quitter Paris, il compose un Stabat Mater (1836) puis retourne vivre
à Bologne (1836) avant de se fixer à Florence (1848). Durant ces années,
Rossini doit se rétablir de ses festivités passées, traversant de graves crises
nerveuses et physiques.
Une fois guéri, il revient à Paris (1855) et écrit quelques deux cent
pièces diverses (essentiellement de la musique de chambre), réunies sous le
titre de Péchés de vieillesse. Il
devient l’un des acteurs les plus importants de la vie musicale
française ; Richard Wagner, de passage dans la capitale en 1860 avoua que
« Rossini était le seul musiciens
d’envergure qu’il ait rencontré à Paris ».
Gioachino Rossini s’éteint à Paris le 13 novembre 1868. Sa dépouille
est rapatriée en Italie, à Florence où il repose auprès de Raphaël et
Michel-Ange. Da dernière œuvre est une Petite
Messe solennelle écrite en 1863.