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Giovanni Gabrieli (1554/1556 - 1612)

 

Neveu d’Andrea Gabrieli, Giovanni a dominé la vie musicale à Venise à la fin du XVI° et au début du XVII° siècle. Il est le dernier grand représentant de la musique de la Renaissance musicale italienne. Sa musique porte à maturité les idéaux polyphoniques de son époque et ouvre la voie au concertato baroque. A plus d’un titre, il s’est même montré comme un véritable précurseur, tant dans la musique vocale et instrumentale.

 

Sa vie :

Giovanni Gabrieli est né entre 1554 et 1556 à Venise. Malgré l’absence de documentation sur son enfance et ses années de jeunesse, Giovanni est l’élève de son oncle, Andrea Gabrieli (v. 1510 – 1586). Sa première œuvre attribuée en 1575 en témoigne :  « Quand’io ero giovinetto, di Giovanni di Andrea Gabrieli ». Ce madrigal fait partie d’un recueil de pièces composées par les musiciens de la chapelle du duc de Bavière, à laquelle il appartenait depuis peu. En effet, il fit un voyage à Munich, entre 1575 et 1579, où il put rencontrer Roland de Lassus. Il revient à Venise peu de temps après la mort du doc Albrecht V, vers 1580. Il restera dans cette ville jusqu’à son dernier souffle.

Le 1er janvier 1585, il obtient le poste de second organiste de la basilique Saint-Marc et y officie pendant quelques mois en même temps que son oncle. Il gardera ce poste toute sa vie, cumulant également les fonctions d’organiste à la Scuola Grande de Saint-Roch. Giovanni Gabrieli fut toute sa vie un grand défenseur des œuvres de son oncle, allant même jusqu’à faire publier les œuvres de ce dernier avant les siennes.

 

 

Il se consacre également à la composition et à l’enseignement. Sa musique, très appréciée au nord des Alpes, lui attira nombre d’élèves allemands et scandinaves. Parmi ses élèves les plus célèbres, Heinrich Schütz qui séjourna à Venise entre 1609 et 1612.

Sa technique de composition à plusieurs fut également reprise par Michael Praetorius dans son traité Syntagma Musicum (1619).

Giovanni Gabrieli meurt le 12 juillet 1612, dans la ville de Venise. Il est enterré à l’église Santo Stefano où figure encore aujourd’hui sa pierre tombale.

 

Sa musique :

Les madrigaux :

L’essentiel de la musique vocale composée par Giovanni Gabrielli est d’essence religieuse. Toutes les pièces – une trentaine – qui nous sont parvenues aujourd’hui sont toutes antérieures à 1600. Elles furent composées selon une technique qu’il développa pendant de nombreuses années : les cori spezzatti. Cette technique convient à toute forme de dialogue, comme le madrigal à double chœur Dolce nemica mia (intégré dans les Concerti – recueil publié en hommage à son oncle). Certaines pièces peuvent même adopter une disposition en trois chœurs (Amor, dove mi guidi, à 12 voix).

Giovanni s’est aussi intéressé à la musique instrumentale, qui pour lui, conservait des rapports étroits avec la musique vocale. Cette union entre les voix et les instruments caractérise l’essentiel de l’œuvre de Giovanni. Sa pièce la plus célèbre, le madrigal Lieto godea (1587) porte d’ailleurs la mention « per cantar et sonar ». Le succès de cette œuvre peut se mesurer au nombre considérable d’arrangements qui en ont été faits par la suite.

 

La musique sacrée :

Il s’agit de sa production la plus importante. Ces musiques relèvent toutes de l’étroitesse des liens entre la musique vocale et la musique instrumentale. Elles sont généralement écrites pour des effectifs importants à plusieurs chœurs. L’essentiel de sa production se résume à deux publications : les Sacrae symphoniae (1597) et le recueil publié à titre posthume les Symphoniae sacrae (1615).

Les pièces du premier recueil se distinguent surtout par la recherche du résultat sonore, de l’effet, qui doit alors primer sur la technique d’écriture. En cela, Giovanni se montre un réel précurseur de la musique baroque naissante.

En revanche, les pièces du recueil posthume montrent les germes de la musique baroque moderne, telle qu’elle le sera représentée par Monteverdi, Schütz ou Cavalli. Parmi les grandes caractéristiques auxquelles il ouvre la voie, il utilise déjà un langage harmonique plus complexe et plus audacieux, n’hésitant pas à user des dissonances, d’accents chromatiques. Le texte redevient un élément important, voire primordial sur la musique : la déclamation se retrouve au centre de ses préoccupations. Surtout, les voix et les instruments dialoguent, définissant ainsi le style concertato.

 

La musique instrumentale :

La musique instrumentale de Giovanni Gabrieli ne rend pas hommage à son talent d’organiste de la basilique Saint Marc de Venise, laissant 22 intonazioni (cours préludes dans un style improvisé).

En revanche, il se démarque dans le genre de la canzone da sonar, à plusieurs instruments. L’ensemble de sa production instrumentale est contenue dans les Sacrae Symphoniae (1597) et un recueil posthume Canzoni et sonate (1615).

Entre les deux recueils, les innovations musicales se font plus subtiles que dans la musique religieuse. Certes, il intitule plusieurs de ses pièces « Sonates », davantage pour souligner l’effet d’écho qu’il y transmet.

                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                              

  

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