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L’Ecole de Notre-Dame :

 

L’organum :

 

          Au XIII° siècle, l’activité musicale s’est déplacée : elle n’est plus ni à Limoges ni dans le midi de la France mais à Paris. Ce phénomène est lié à la croissance des villes à l’augmentation du prestige des rois de France, à la construction des grandes cathédrales et de l’Université de Paris. De cette façon, Paris a pu dominer la composition polyphonique avec l’Ecole de Notre-Dame. Cette dernière avait des longueurs d’avance en matière de création musicale, ce qui explique l’émergence de styles nouveaux.

Durant les travaux de construction de la cathédrale, deux générations de compositeurs parisiens ont produit un énorme corpus de polyphonie sacrée. L’habitude médiévale était de conserver l’anonymat dans les sources  musicales ; aussi c’est un fait exceptionnel de connaître les noms de Léonin et Pérotin.

Léonin était considéré comme le plus grand compositeur d’organa et est l’auteur de Magnus Liber Organi, « composé dans le but d’augmenter le service divin ». Ce livre fut connu de Pérotin, le meilleur compositeur de déchant. Il remania le Magnus Liber Organi en abrégeant les organa et en composant des clausulae, sortes de cellules de remplacement.

 

Le répertoire de l’Ecole de Notre-Dame se situe aujourd’hui dans deux ou trois sources musicales : le Wolfenbüttel 677 (W1), appartenant au Prieuré de Saint-Andrews en Ecosse au XIV° siècle, le Wolfenbüttel 1206 (W2) d’origine française, et surtout le Pluteus 29.1.

Les organa et conduits composant ce répertoire ont sûrement tous été écrits entre 1160 et 1225. L’une des innovations musicales les plus importantes de l’Ecole de Notre-Dame a été l’invention des modes rythmiques afin d’indiquer la concordance entre les voix. On trouve ainsi une alternance de notes longues et brèves, classées en six catégories :

   

L’Ecole de Notre-Dame développa aussi les organum triplum (à trois voix) et quadruplum (quatre voix). Si la forme générale de l’organum ne s’en trouva pas altérée, en revanche son style musical se modifia de plusieurs manières : la structure harmonique s’élargit, utilisation d’imitations et de canons (aux voix supérieures notamment).

 

Le conduit :

 

          Dans les sources manuscrites, on peut trouver des poèmes latins mis en musique, qui n’appartiennent pas à la liturgie officielle de l’Eglise, à deux, trois et quatre voix. On nomme ces pièces conductus ou conduit. Les textes peuvent être semi-liturgiques prosaïques, se référant à un événement politique, des morts, des croisades, des rois… ; certains ont même un but moralisateur, voire satirique.

Musicalement, ils présentent autant de diversité que leurs textes. Toutefois, selon Francon de Cologne (théoricien du XIII° siècle), « qui veut composer un conduit doit inventer d’abord une mélodie aussi belle que possible » ; il faut ensuite lui ajouter un duplum en style de déchant. Si les conduits semblent être les premières compositions originales, il arrive parfois que la teneur soit entièrement empruntée ou existent comme monodies profanes en langue vernaculaire.

 

On distingue deux catégories de conduits :

-          les conduits simples : la teneur est syllabique et les autres voix en contrepoint note contre note. Le texte est strophique et la musique est la même pour chaque strophe.

-          Le conduit orné : contient de nombreux passages mélismatiques, parfois assez longs, placés en début ou en fin de pièce.

 

Le motet :

 

        Peu à peu, les poètes modifièrent le conduit en écrivant des contrafacta pour des pièces composées à l’origine sur d’autres textes. Puis, en suivant la pratique des tropes, ils ont ajouté des paroles aux voix supérieures de l’organum. C’est ainsi que se crée un nouveau genre : le motet.

Le motet typique du XIII° siècle est une pièce brève, basée sur un mélisme de plain-chant avec, à la teneur, des formules rythmiques répétées, et aux voix supérieures, un ou plusieurs texte musical syllabique. Au fur et à mesure, il devient une pièce indépendante sans place fixe dans la liturgie. Mais très vite aussi, des textes profanes ont été écrits.


                                                                                                                                                                                
 

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