Carl Philip Emmanuel Bach
Symphonie en Mib Majeur WQ 179 (H654)
C.P.E. Bach est un maître de la musique instrumentale mais
particulièrement de la musique pour clavier. Il a écrit dix-huit symphonies au
cours de sa carrière, dont huit à Berlin et dix à Hambourg. Toutes ces œuvres
symphoniques ont une durée de dix-douze minutes environ et chacune suit un
découpage en trois mouvements vif-lent-vif. Les premières symphonies
berlinoises possèdent même parfois deux instrumentations différentes.
La Symphonie en Mib Majeur
WQ 179 (H.654) fut écrite à Berlin en 1757. Elle fait partie des huit
symphonies berlinoises écrites entre 1741 et 1762. Elle possède une grande
palette expressive ; C.P.E. Bach étant passé maître dans le style
sensible, dit Empfindsamkeit, un
courant musical né en réaction au rationalisme. Sa musique est donc riche en
surprises harmoniques et rythmiques, et révèle un état d’âme changeant.
La Symphonie WQ 179 se compose de trois
mouvements :
1. Prestissimo
2. Larghetto
3. Presto
Analyse :
Mouvement n°1 « Prestissimo » :
Ce premier mouvement propose une écriture rapide, avec de grands
traits virtuoses, des notes répétées. Le plus marquant est la rupture
continuelle dans le discours musical ; celui-ci se trouve heurté et
devient alors impulsif et audacieux, tant dans le rythme que dans l’harmonie
utilisée. C.P.E. Bach recours également aux oppositions et aux dialogues entre
les vents et les cordes.
Avec ce style d’écriture, il n’y a plus le déroulement continu que l’on
observait à l’époque baroque.
Mouvement n°2 « Larghetto » :
Ce mouvement est lent, avec une expression très méditative. L’accent
est mis sur les valeurs longues, le rythme est marqué. On observe ici une basse
continue avec un clavecin.
Le discours est toujours heurté, mais plus flou aussi. Comme pour le
premier mouvement, les modulations sont audacieuses.
Alors que le discours semble toucher à sa fin, C.P.E. Bach le
renouvèle et trompe l’auditeur. Après quelques rebondissements, le Larghetto se
termine enfin.
Mouvement n°3 « Presto » :
Ce mouvement est en trois parties. La première partie A nous fait
entendre des marches, des notes répétées, des passages réservés aux instruments
à vent, des dialogues avec les cordes…
La partie centrale B est plus modulante et audacieuse. La partie A
revient (Exposition) et la symphonie se clôt par des formules conclusives qui
deviendront traditionnelles.