Les danses hongroises de Brahms beaucoup contribué à sa
réputation. Elles furent publiés par Simrock sous le titre : « danses
hongroises, arrangées pour le piano par Johannes Brahms».
Brahms n'a pas souhaité donner de numéro d'opus a ces danses,
sans doute parce qu'il ne les considérait pas comme de vraies créations, mais
plutôt comme des arrangements d'airs populaires tziganes. A la fin d'un
récital, il n'était pas rare qu'il termine par une de ces Danses.
Les deux premiers cahiers furent publiés en 1869, les deux
suivants en 1880 ; plus tard Brahms rédigea une version à deux mains des deux
premiers cahiers et orchestra les n°1, n°3 et n°10 de ces danses. Toutes les
autres versions (il en existe beaucoup!) ne sont pas écrites de sa main, notamment les orchestrations. En écrivant
Simrock, Brahms précise : « Je les ai conçues pour quatre mains ; si je l'avais fait pour orchestre, elles
seraient différentes..."
Notons l'orchestration de quelques pièces par Dvorak qui publia
également en 1880 un recueil analogue de Danses slaves pour piano à quatre
mains, sous les encouragements de Brahms. Toutes ces pièces hongroise ou slave
eurent un énorme succès tant à leur époque qu'aujourd'hui.
Pourquoi un tel engouement pour la musique tzigane à cette
époque ? À Vienne, dans les cafés, il était très fréquent de pouvoir entendre
des musiciens tziganes.
Brahms a composé 21 danses hongroises. Elles sont toutes écrites
à 2/4, sans jamais être monotones ni répétitives. Brahms reprend tous les
éléments hongrois entendus dans les cafés viennois, notamment l'alternance de
tempo lents ("lassus") et rapides ("friskas"), les
changements brusques de tempo en plein milieu du morceau, des accélération
progressive, des syncopes, des imitations, des appoggiatures et pléthore
d'ornements.
Danse hongroise n°1 : allegro molto en sol mineur
Il s'agit d'une csardas (danse d'auberge), avec un thème
expressif, une basse syncopé, des arabesques de double croches. Les carrures
sont régulières avec une thématique de six mesures répétées quatre fois.
Danse hongroise n°2 : allegro non assai, en ré mineur
Il s'agit d'une autre csardas, empruntée à un recuei de Mor
Windt. On distingue deux parties avec la première, très passionnée écrite en
mineur et la seconde plus vive, écrite dans une tonalité majeure.
Danse hongroise n°3 : Allegretto en fa mineur
Nous avons là une danse nuptiale que Brahms à empruntée au
compositeur hongrois Rizner. Écrite en ré majeur, elle est vive et dynamique.
Danse hongroise n°4 : Poco sostenuto en fa mineur
Brahms emprunte ici au Souvenir de Kalocsay de N. Merty. Dans
cette page, Brahms a souhaité imiter les tournoiements des danses et
l'orchestre tzigane.
Danse hongroise n°5 : Allegro en fa dièse mineur
C'est la Danse hongroise de Brahms la plus célèbre. Empruntée au
Souvenir de Bartfai de Bela, elle propose des contrastes importants : de tempo
(lent / rapide), de caractère (triste / gai), de nuances. Contrastes
thématiques et mélodiques également dans la section centrale. Une musique
typique tzigane.
Danse hongroise n°8 : Presto en la mineur
Cette danse est plus longue que les précédentes. Elle est plus
rapide, avec une mélodie en tierces traitée dans l'esprit de la variation.
Danse hongroise n°11 : Poco Andante (mode de Ré)
Avec cette onzième danse débuté le troisième cahier rédige par
Brahms. Il ne fait pas d'emprunt à une source tzigane mais écrit de sa main le
thème, dans un un mode ancien de Ré, donnant ainsi une dimension tzigane et
colorée très réputée de ses Danses.
Danse n°14 : Un Poco Andante en ré mineur
Voici également une création de Brahms pour cette page
relativement brève et très riche en imitations.
Danse n°20 : Poco Allegretto en mi mineur
Une pièce typiquement brahmsienne, avec un épisode nostalgique
pour commencer puis une partie centrale plus vive et plus gai.