Ludwig von Beethoven (1770-1827)
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Beethoven est un compositeur emblématique de la
musique savante occidentale. Ce musicien entre deux époques établit le lien
entre les compositeurs classiques (Mozart et Haydn) et les compositeurs
romantiques (Schubert, Mendelssohn). Il devient par la suite le stéréotype du
musicien romantique : un artiste isolé, faisant de son handicap une force.
Sa musique reflète ses idéaux : la supériorité de l’individu et de
l’expression personnelle. Compositeur charnier entre deux siècles, il est à
la fois héritier et précurseur, poussant les formes traditionnelles jusqu’au
bout.
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Ludwig van Beethoven est né le 17 décembre 1770 à
Bonn, en Allemagne. Grace à son père musicien, Ludwig s'intéresse très tôt à la
musique. Le 26 mars 1778, à l'âge de sept ans et demi, Beethoven donne son
premier concert public à Cologne. Pour renforcer le talent de l'enfant, son
père annonce qu'il a six ans. Toutefois, les capacités pédagogiques et
musicales du père sont limitées, et Ludwig apprend bientôt auprès de vrais
professeurs qui le dirigent vers l'orgue et la composition.
En 1782, à l'âge de douze ans, Beethoven publie sa
première œuvre : Neuf variations, en
do mineur, pour piano. Son professeur Neefe écrit dans le "Magazine de la musique": « S'il continue ainsi, il sera sans aucun
doute un nouveau Mozart ».
Deux ans plus tard, en 1784, sur les recommandations
de Neefe, Ludwig est nommé organiste à la cour de Maximilian Franz, Prince
électeur de Cologne. Il n'a pas encore quatorze ans. Cette fonction lui permet
de fréquenter un autre milieu que celui de sa famille et de rencontrer des
personnes importantes.
Le Prince Maximilian Franz, conscient lui aussi du
talent de Beethoven, l'envoie à Vienne en 1787, pour rencontrer Mozart et
compléter son éducation musicale. Malheureusement, Mozart ne reçut le jeune
élève qu’une seule fois. Beethoven gardera toujours un souvenir amer de cette
rencontre.
En 1792, il repart à Vienne, bénéficiant d'une rente
assurée par le Prince Electeur pendant deux ans. Il y prend des leçons avec Joseph Haydn,
Albrechtsberger et Salieri. Très vite, il étonne et séduit le monde musical
viennois.
Sa réputation de compositeur commence à s’affirmer
dans le milieu musical viennois, mais sa réputation de pianiste virtuose et
d’improvisateur le précède. Il s’impose très vite comme le premier pianiste de
son temps. Il compose d’ailleurs ses premiers concertos pour piano en vue de
son répertoire de virtuose.
Au tournant du siècle, Beethoven est un musicien qui
affirma sa position sociale : grâce à une rente annuelle, et surtout sans
obligation aucune, de la part du Prince Lichnowsky, il peut composer librement,
sans contraintes.
En 1800, Beethoven organise un nouveau concert à
Vienne : c’est sa première grande académie musicale. Il y fait exécuter sa
Première Symphonie. Bien que cette
œuvre soit proche des symphonies de Mozart et de Haydn, certains auditeurs
la trouvèrent étrange et osée. L'année
suivante (1801), Beethoven avoue à ses amis sa crainte de devenir sourd. En
1802, sur les conseils de son médecin, il va passer six mois à Heiligensteidt,
un petit village paisible non loin de Vienne. En octobre, il réalise que la
surdité menaçante devient inéluctable. Il laisse alors un cri de désespoir et
de révolte dans le « Testament
d’Heiligensteidt » :
« Ah !
Comment avouer la faiblesse du seul sens qui devrait être chez moi plus parfait
que chez les autres, sens qu’autrefois j’ai possédé dans sa plus grande
perfection, dans une perfection que peu de gens de ma profession connaissent ou
ont jamais connue. (…) Un peu plus et
j’aurais mis fin à ma vie. C’est seulement mo
art qui m’a retenu. Ah ! il me semblait impossible de quitter le
monde avant d’avoir donné le jour à tout ce que je sentais en moi, et c’est
ainsi que j’ai enduré cette vie misérable ».
Beethoven se jette corps et âme dans la composition. Il
a vingt-neuf ans. Il peut enfin achever de mettre au point le langage
orchestral qu’il a conçu et s’emparer de toutes les influences qu’il a subies,
entre Haydn, Mozart et les musiques révolutionnaires.
Beethoven est un républicain convaincu. On lui demande
d’écrire une symphonie pour le héros de la République, le Général Bonaparte.
Beethoven l’écrira cinq ans plus tard : c’est la troisième Symphonie dite Héroïque
(1803-1804). Beethoven prend un nouveau chemin musical. Il brise tous les
déroulements et suscite des contrastes dans le domaine de la mélodie, du
rythme, des nuances, des attaques, de l’articulation… Il cultive durant cette
période le « Culte du Héros », du surhomme, à travers Bonaparte (Symphonie n°3), Coriolan (ouverture de Coriolan, 1807), Egmont
(ouverture d’Egmont, 1809), le Destin (Symphonie
n°5, 1808)… Cela se transporte
également à travers ses Concertos pour
piano, le Concerto pour violon,
les quatuors op.59, op.74 et op.95.
Ludwig ne compose pas uniquement de la musique
instrumentale. Il se tourne aussi vers l'opéra
avec Leonore. L'œuvre sera corrigée
de nombreuses fois à tel point qu'il existe quatre ouvertures différentes. Le
nom de l'opéra change également pour celui de Fidelio.
En 1812, le tchèque Johann Nepomuk Maelzel prend
contact avec Beethoven. Inventeur
probable du métronome, Maelzel avait déjà rencontré Beethoven et créé
divers outils pour soutenir Beethoven et l'aider dans sa surdité croissante...
En 1813, Beethoven compose « La
victoire de Wellington », pour un instrument mécanique de Maelzel, le
"Panharmonica" (ou "Panharmonicon"). Grâce à cette œuvre,
Beethoven devient un musicien national, sa popularité grandissant davantage.
Mais Beethoven retient davantage son intention sur le
métronome ; un nouvel outil qui fait évoluer la musique. Il note alors les
valeurs métronomiques de plusieurs de ses partitions afin que ses œuvres soient
interprétées comme il le souhaite.
Entre 1812 et 1816, Beethoven doit faire face à une
crise identitaire et ne compose presque plus rien. Il est désormais
complètement sourd. En 1817, il se remet à la composition, et les années passent
et se ressemblent. Il écrit désormais pour les générations futures. Ce sont les
trois dernières Sonates pour piano
op.109/110/111 (1820/1822), les Variations
Diabelli et les Six Bagatelles op.126
(1824). La Neuvième Symphonie est
pratiquement achevée en 1823, la même année que la Missa solemnis. Beethoven se tourne aussi davantage vers le
contrepoint, la fugue et la variation. Il propose alors de nouvelles
conceptions dans la forme, plus libre.
Le 7 mai 1824, la Neuvième
Symphonie est créée et malgré les difficultés musicales, elle est un
succès. Puis, c’est l'époque des derniers quatuors, si difficiles encore pour
le public d'aujourd'hui qui sait pourtant apprécier les autres œuvres. Une
Dixième Symphonie est mise en chantier.
Le 1 décembre 1826, après un séjour de deux mois à la
campagne, Beethoven prend froid. Après quatre mois de souffrance, il meurt
d’une cyrrhose tuberculeuse le 26 mars 1827. Il avait 56 ans. La cérémonie
funèbre se déroule à l'église de la Sainte Trinité, envahie des milliers de
personnes venues accompagner Beethoven dans son dernier repos.