Les Concertos Brandebourgeois (BWV 1046 à 1051) furent dédiés au
margrave Christian Ludwig de brandebourg (oncle du Roi de Prusse Frédéric
Guillaume Ier) en mars 1721. Toutefois, la version définitive de ces Six Concerts avec plusieurs instruments
est antérieure, l’origine remontant à quelques années auparavant. C’est
certainement en vue d’obtenir un poste à Berlin que J.S. Bach réunit plusieurs
de ses œuvres concertantes.
A cette époque, Bach est à
Coethen, une période riche en musique instrumentale pour lui. C’est pourquoi
ces Six Concerts sont très variés,
tant du point de vue des effectifs, de leur style ou de leur genre. En effet,
ces œuvres sont tour à tour concerto grosso ou des concertos de soliste, écrits
soit dans un style français, italien, et avec une écriture tantôt moderne
tantôt ancienne.
En fait, leur style est disparate,
et les formations chaque fois nouvelles :
-Concerto n°1 : pour deux cors, trois
hautbois, un basson et un violon (style français)
-Concerto n°2 : pour trompette, flûte à bec,
hautbois et violon (style italien)
-Concerto n°3 : trois violons, trois altos
et trois violoncelles (concerto grosso)
-Concerto n°4 : deux flûtes et violon
(concerto « moderne »)
-Concerto n°5 : un clavecin, un violon et
une flûte (premier concerto pour clavecin)
-Concerto n°6 : deux altos, deux violes de
gambe, violoncelle et contrebasse (style ancien)
Concerto Brandebourgeois
n°5 :
Pour la première fois de l’histoire
dans ce genre de musique, le clavecin abandonne sa fonction de soutien et de
basse continue et se voit attribuer le rôle principal : une partie soliste
à part entière. Avec cette œuvre, Bach signe le premier concerto pour clavier
de l’histoire de la musique.
Dans cette œuvre, le clavecin
possède en fait les deux fonctions : à la fois celle de basse et surtout
celle de soliste. C’est la nouveauté que J.S. Bach a voulu dans cette œuvre. De
même, le clavecin brille part la cadence dans le premier mouvement ; autre
preuve de cette œuvre soliste, comme d’ailleurs “capriccio” qui reprend les éléments initiaux.
Le second mouvement “Affectuoso”,
écrit en Si mineur, a une écriture de sonate en trio. La mélodie est chantante,
le rythme obsédant, mais le fond reste d’une galanterie propre à Bach dans ce Concert.
Le dernier mouvement, finale, est
en fait une gigue française, écrite dans un style fugué, avec des motifs de
chasse. Petite particularité, le ripieno n’a qu’un seul violon au lieu de deux.